À écouter Xavier Lamouille, directeur général d’Hekipia, son entreprise va bien, malgré la période chahutée : « Notre activité avec les professionnels du tourisme n’a pas perdu en intensité et leurs projets d’investissement continuent ». Et la société Hekipia (CA 2020 : 19 M€ ; 54 salariés), installée à Chessy-les-Mines (Rhône), fait le pari de la croissance.
Concepteur, fabricant et distributeur d’habitations légères pour les campings et centres de vacances, Hekipia élargit son marché vers les particuliers. « Nous avons remarqué que beaucoup de prospects s’arrêtent au showroom pour se renseigner sur les produits destinés aux particuliers. Nous avons décidé d’adapter nos principes constructifs à un produit destiné à cette nouvelle cible mais utilisable à l’année », détaille Xavier Lamouille.
Prix compétitif
Fort des quelque 27 000 chalets installés pour les acteurs du tourisme, Hekipia s’est donc converti au marché des tiny houses, qui cartonnent aux États-Unis. Baptisée TinyHome, le produit est une petite habitation en acier et bois, tout confort, isolée, facile à monter et dont la surface n’excède pas 20 m². « Ce produit ne nécessite qu’une autorisation préalable en mairie, et peut-être installé sans soubassement, ni fondation », précise le dirigeant qui a fait le choix de laisser au client l’assemblage puisque livré en kit. « Tout a été pensé pour être monté par deux personnes en seulement quelques jours ou en faisant appel à un artisan », précise-t-il.
La cinquantaine de composants de ces TinyHome est conditionnée de manière à faciliter la livraison chez le client et peut-être raccordés aux réseaux secs et humides. « Ce type d’habitation peut aussi bien servir de bureau, de chambre ou d’espace de vie dans un jardin, à côté d’une piscine par exemple », explique Xavier Lamouille. Vendue autour de 1 000 euros du mètre carré (de 19 249 € à 24 751 € TTC selon les versions), la TinyHome se veut compétitive par rapport à une construction maçonnée où les prix sont en moyenne deux fois plus élevés.
150 tiny houses par an
Pour 2021, le directeur général espère en commercialiser près de 150 unités. Un chiffre important sans être trop ambitieux, d’après lui. « Notre objectif est d’assurer tout doucement notre diversification », note-t-il. Sur les deux hectares de son site, 10 000 m² sont dédiés à la production. « Pour l’instant c’est suffisant. En fonction des commandes, nous avons les capacités foncières pour s’agrandir », confie Xavier Lamouille.
Alors qu’Hekipia met un pied en Amérique du Nord en accompagnant sa société-sœur, le groupe Huttopia, la société travaille déjà en Europe, pour 10 % de ses revenus. « Notre activité à l’international va aller croissant. Huttopia est un client majeur avec qui nous apprenons le grand export », veut-il croire.
Le dirigeant a aussi fait le choix de s’allier avec la Fondation Mérieux et Habitat & Humanisme pour déployer des habitats de transition. Dans le parc de la Fondation à Tassin-la-Demi-Lune, sept chalets ont été installés pour héberger des femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants. « Dès qu’il y aura besoin d’habitat soigné, réversible et de petite surface, nous nous positionnerons sur de nouveaux marchés », affirme Xavier Lamouille.
