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Hawkcell veut déployer l’IRM chez les vétérinaires
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Hawkcell veut déployer l’IRM chez les vétérinaires

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Cofondateurs d’Hawkcell, Thomas Feuillet et Hugo Dorez proposent de transformer le diagnostic in vivo chez l’animal en adaptant la technique de l’imagerie par résonance magnétique (IRM). En parallèle, ils souhaitent s’adresser à l’industrie pharmaceutique pour leur permettre de réduire massivement d’ici dix ans le nombre d’animaux tués à des fins scientifiques.

Hugo Dorez, directeur général de la start-up HawkCell, va installer sa première IRM destinée aux animaux au sein de l'école vétérinaire de Lyon, VetAgro Sup en janvier 2020 — Photo : DR

Docteurs en imageries médicales, Thomas Feuillet et Hugo Dorez constatent durant leur thèse que l’imagerie par résonance magnétique n’est pas utilisée chez l’animal. « Aujourd’hui, il n’existe pas de capteurs adaptés aux diverses morphologies des animaux », explique Hugo Dorez, cofondateur et directeur général d’Hawkcell, une jeune pousse lyonnaise créée en janvier 2019. Pour pallier ce manque, les fondateurs investissent 920 000 euros, financés en crédit-bail, dans une IRM « humaine », mettent au point des capteurs destinés aux spécificités morphologiques des animaux et définissent en parallèle un nouveau protocole d’acquisition des images.

Un premier marché évalué à 3 M€

« Nous adressons les vétérinaires en leur proposant de réaliser des diagnostics traumatiques ou pathologiques, mais aussi les laboratoires pharmaceutiques pour étudier l’effet de leurs molécules en stade préclinique (tests sur l’animal, NDLR). L’idée est de limiter le recours aux sacrifices d’animaux, explique Hugo Dorez. L’IRM permet d’observer l’évolution des pathologies dans le temps et l’effet des médicaments, ce qui augmente la fiabilité et la reproductibilité des études précliniques ».

Alors qu’ils se préparent à fournir et exploiter en janvier 2020 une IRM au sein de VetAgro Sup, l’école vétérinaire de Lyon (Marcy-l’Étoile) pour un marché évalué à 3 M€ sur six ans, les fondateurs, incubés par 1Kubator et accompagnés par Pulsalys, proposent de réaliser les examens pour le compte d’écoles vétérinaires et de cliniques privées. « On ne peut pas installer une machine n’importe où en raison de son poids et de son coût », ajoute Hugo Dorez.

La start-up intervient aussi comme prestataire des sociétés de recherche sous contrat (CRO) à qui les laboratoires confient la réalisation des études précliniques. « 50 % des montants de R & D en pharmacie sont des phases de tests externalisées », fait-il savoir. Outre l’école vétérinaire de Lyon, le laboratoire Charles River, un CRO international, basé à Saint-Germain-Nuelles (Rhône), se montre intéressé.

Aujourd’hui, Hawkcell est en capacité d’adresser sa technologie aussi bien pour le rat que pour le poulain ou le cochon (de 500 g à 150 kg) et dont le diamètre maximal ne dépasse pas 60 cm « Il est impossible de stabiliser le champ magnétique au-delà d’un corps de 70 cm de diamètre, précise-t-il. On vise d’abord les éleveurs qui vendent leurs bêtes pour la reproduction et les animaux pour lesquels une chirurgie est prescrite ». Un examen par IRM est facturé de 350 à 500 euros.

Fabrication additive

S’ils imaginent déjà mettre au point un nouveau type d’IRM adapté aux gabarits plus importants pour les animaux de rentes, d’élevages ou de courses, Hugo Dorez prévient que c’est un projet à quinze ans. D’ici la fin de l’année, ils espèrent lever 350 000 euros et entament un travail de recherche estimé à 1 M€ pour développer une nouvelle génération de capteurs IRM en misant sur la fabrication additive. De même, l’automatisation des diagnostics est recherchée d’où leur volonté d’intégrer, prochainement, l’accélérateur Synapse de Boehringer Ingelheim, dédié à la santé digitale.

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