Groupe Omerin : « Nous allons investir 25 millions d'euros sur trois ans »
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Xavier Omerin PDG du groupe Omerin Groupe Omerin : « Nous allons investir 25 millions d'euros sur trois ans »

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Leader mondial des câbles électriques spéciaux basé dans le Puy-de-Dôme, le groupe familial Omerin prévoit d'investir 25 millions d'euros sur les trois prochaines années, hors acquisitions de nouvelles sociétés, pour poursuivre sa croissance. Objectif ? Atteindre le seuil des 240 millions d'euros de chiffre d'affaires à horizon 2020.

A la tête du groupe depuis 1995, Xavier Omerin ambitionne de franchir le cap des 230 millions d'euros de chiffre d'affaires à horizon 2020. — Photo : Omerin

Le Journal des Entreprises : Vous venez de recevoir le prix EY de l'entreprise familiale de l'année. Que vous inspire cette récompense ?

Xavier Omerin : C'est une très grande fierté pour nous. Cela vient récompenser la pérennité de notre modèle économique, notre performance économique avérée et surtout une formidable aventure humaine qui a démarré en 1959 avec mon père. Mais cette réussite n'est pas de mon seul fait ou celui de mon père. C'est le fruit du travail de l'ensemble des salariés. C'est aussi la reconnaissance de notre vision et de notre stratégie.

En 2014, Omerin pesait 155 millions d'euros de chiffre d'affaires et employait 850 salariés. Aujourd'hui, c'est 1 100 salariés et 203 millions d'euros de chiffre d'affaires. Comment expliquez-vous cette croissance fulgurante ?

X. O. : Sur les quatre dernières années, nous avons connu une forte progression par croissance interne et externe. Nous avons eu une politique forte d'investissement, d'innovation et aussi de digitalisation de nos métiers. Cette digitalisation est l'un des points forts de notre croissance. La masse d'informations à traiter était devenue telle que, sans le numérique, nous n'aurions pas pu continuer à progresser. Nous avons fortement investi dans la transition numérique du groupe. Nous sommes aujourd'hui propriétaires de la plupart de nos ERP (progiciels de gestion), de nos logiciels métiers et nous développons nous-même nos portails.

Vous avez évoqué brièvement les croissances externes. Pouvez-vous nous en dire plus ?

X. O. : Les trois quarts de notre croissance provient de là. En 2015 nous avons acheté deux sociétés. La première est basée aux États-Unis dans le Connecticut. La seconde, c'est Union Plastic à Saint-Didier-en-Velay, en Haute-Loire. C'est une entreprise spécialisée dans les dispositifs médicaux et les emballages primaires pharmaceutiques, qui nous a permis de nous diversifier. Et puis en 2017, nous avons eu l'opportunité de reprendre l'un de nos confrères, le groupe Plastelec, qui disposait de quatre sites.

Résultat, nous disposons aujourd'hui de douze sites de production, dont neuf en Auvergne-Rhône-Alpes, et de onze filiales de développement commercial et bureaux de vente repartis dans le monde.

Vous avez évoqué « la reconnaissance de votre stratégie ». Quelle est-t-elle justement et où doit-elle vous conduire dans les prochaines années ?

X. O. : Notre stratégie consiste à continuer à innover et poursuivre notre développement sur nos quatre business units que sont les fils, câbles électriques et gaines tressées, les éléments souples chauffants, les flexibles pour sanitaire et génie climatique et les dispositifs médicaux et emballages primaires pharmaceutiques. Pour ce faire, nous venons de lancer quatre projets d'extension et de construction d'usines.

Le premier projet concerne notre usine d'Andrézieux-Bouthéon dans la Loire. Nous venons de déposer un permis de construire pour une extension de 4 000 m². Cela représente un investissement de 4 millions d'euros qui va nous permettre d'augmenter notre capacité de production et de stockage, pour répondre à la demande croissante sur nos marchés des courants forts basse tension et des courants faibles. Les travaux devraient démarrer sous trois ou quatre mois.

Nous sommes par ailleurs en train d'agrandir de 1 700 m² notre site de Saint-Didier-en-Velay, toujours en Haute-Loire. La reprise d'Union Plastic nous a permis de créer une nouvelle business unit au sein du groupe, qui est aujourd'hui en pleine croissance. Une croissance portée par les innovations que nous sommes en train de sortir sur le marché. Nous avions donc besoin d'agrandir notre salle blanche pour y mettre de nouvelles machines de production et aussi notre zone de stockage. Nous sommes là sur un investissement de 2,5 millions d'euros. Et j'ai aussi deux gros projets en Tunisie : une nouvelle usine de 4 000 m² et une extension de 1 500 m². Mais je ne peux pas vous communiquer de montant pour l'instant.

Ce sont des usines qui ont pour vocation de développer votre présence sur la zone Maghreb ?

X. O. : Pas du tout. Nos usines tunisiennes sont totalement exportatrices. Elles sont en fait sous-traitantes de nos usines françaises et européennes et viennent donc en appui de ces dernières. Ce qui est important de retenir, c'est que nous venons de boucler un plan d'investissement 2016-2018 de 25 millions d'euros et que nous repartons sur un montant équivalent pour les trois prochaines années.

Avec dans les cartons de nouveaux projets d'acquisition et de diversification ?

X. O. : Pour ce qui est des acquisitions, nous sommes toujours en veille. Nous venons d'ailleurs de boucler fin octobre une acquisition d'un partiel d'actif en Italie, à La Spazia. Cela ne représente pas une enveloppe énorme, mais c'est un joli dossier, sur une activité très pointue et néanmoins complémentaire de nos technologies. Après, l'objectif n'est pas de nous diversifier pour nous diversifier. Nous sommes en veille sur certains profils d'entreprises qui vont pouvoir nous apporter des synergies de production, de technologie ou de marché avec nos autres business units. C'est ainsi que l'on procède.

Les fils et câbles de spécialité représentent aujourd'hui 75 % de notre activité. C'est notre cœur de métier, notre vaisseau amiral. Mais on sait aussi qu'une partie de cette clientèle est intéressée par les éléments souples chauffants, que nos clients d'éléments souples chauffants peuvent aussi être utilisateur de flexibles pour sanitaire et génie climatique. Il y a des synergies dans toutes nos business units, à l'exception des dispositifs médicaux qui sont un peu à part. Cela étant, nous n'irons pas faire de la promotion immobilière ou de la construction navale.

En termes de chiffre d'affaires, quels sont vos objectifs de croissance pour les années à venir ?

X. O. : Mon objectif est de maintenir une croissance de 5 à 10 % par an sur les prochaines années, hors acquisitions. Si nous arrivons à tenir ce cap pour chacune de nos business units, nous devrions arriver entre 230 et 240 millions d'euros de chiffre d'affaires à horizon 2020.

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