Grenoble
Grenoble : Le succès relatif du coworking
Grenoble # Services

Grenoble : Le succès relatif du coworking

S'abonner
Immobilier. Col'inn, Cowork in Grenoble, la Coop'et désormais Reggad Estate... Les acteurs du coworking se multiplient à Grenoble. Face à un bassin de population de 350.000 habitants, quel est le marché et la rentabilité pour ce modèle émergeant ?
— Photo : Le Journal des Entreprises

Si les acteurs grenoblois concèdent que le coworking est désormais connu, le modèle peut vite tourner au casse-tête. Annie Soufi, directrice du parc technologique Inovallée, a tenté l'expérience d'ouvrir un espace de coworking au sein de la pépinière Tarmac située à Meylan... Elle a finalement dû faire machine arrière après 6 mois. « On ne peut pas dire qu'il n'y avait personne, mais ça ne marchait pas assez. Cela immobilisait des locaux sans être rentable, et n'était pas facile à gérer car le coworking peut concerner de courtes durées (une demie à une journée) ».



Dupliquer le concept
Une barrière qu'ont tenté de lever certains espaces comme Col'inn ou Cowork, avec le projet d'atteindre une masse critique. Depuis octobre 2012, Col'inn (3 cofondateurs) affiche 100 membres actifs, pour une moyenne de 20 à 40 personnes par jour. Avec 35 places de coworking et 5 bureaux fermés sur 350m2, « le forfait mensuel est fixé à 200 € TTC, contre 265 à 300 € pour les postes fixes et bureaux individuels » précise Karine Pouliquen, cofondatrice. Depuis mai dernier, un second lieu de 200 m² a ouvert à Meylan, à deux pas d'Inovallée. « Nous avions de la demande de résidants du Grésivaudan, qui souhaitaient éviter les transports ». Ce nouvel espace (3 bureaux fermés et une quinzaine de places de coworking) est une manière de surfer sur l'expérience acquise et de créer des synergies. Il représente un investissement de 60.000 ? tandis que le chiffre d'affaires annuel est pour l'instant compris entre 90.000 et 100.000 €.




Bâtir un réseau

Même logique de développement chez Cowork In Grenoble : hébergé depuis l'automne 2015 dans le Totem de Digital Grenoble, Cowork (CA 2015 : 120.000 €) compte 90 abonnés actifs, pour une moyenne de 35 coworkers par jour. Animé par 3 permanents, il est devenu le repère des acteurs du numérique. « On reçoit aussi des start-up américaines lorsqu'elles viennent à Grenoble » précise Mathieu Genty, le fondateur. D'ici 2018, ce dernier espère ouvrir 8 nouveaux espaces en banlieue grenobloise, à Voiron, Crolles, Seyssins ou encore l'Alpe d'Huez, « pour éviter les transports pendulaires et combiner aussi du cowork et ski ». Mais cela ne se fera pas sans nouer des partenariats avec des collectivités locales : « Il faut résoudre la question du financement de ces espaces, souvent situés au coeur des villes, dont les loyers sont chers. Il faut à la fois atteindre une masse critique, une maturité du marché, et un nouer partenariat public-privé pour qu'ils se développent ».



L'option de l'achat


Après le lancement de la Coop', un espace de 100 m² qui cible les projets citoyens, sociaux et issus de l'ESS (tarif : 170 € HT/mois) la Scop la Péniche se prépare à migrer vers un second lieu, plus grand. L'ouverture du second espace prévue pour 2018 nécessitera près de 2 M€ d'investissements, contre 50.000 € pour le premier. « Nous souhaitons acheter le lieu, qui comprendra un espace de coworking de 250 m², un restaurant et des bureaux sur 1.000 m² au total » précise Sylvain Bouchard, cofondateur de la Péniche, qui voit le coworking plutôt comme une valeur ajoutée. « Étant une agence de conception et animation de plateforme collaborative, nous voulions compléter nos activités pour constituer une vitrine, un espace de R & D, un réseau, ainsi qu'un ensemble de compétences voire une clientèle ». Un nouveau venu, Reggad Estate, se positionne quant à lui sur un autre modèle, axé sur le développement d'un parc immobilier. Son fondateur, Idriss Reggad -par ailleurs gérant du distributeur Chrono Cartouche- a pris le parti de racheter chaque année un plateau qu'il transforme en coworking. Après les abords de Grand-Place, il a aménagé près de la gare de Grenoble 12 bureaux et un espace de coworking. « Nous avons déjà 4 locataires depuis mai. L'idée étant de proposer une offre locative au moins égale à celle des centres d'affaires, mais à un tarif correspondant au coworking, à 199 €HT ». Le concept ne comprend pas de permanent ni d'animation de la communauté. Son objectif ? Poursuivre le rythme d'une acquisition par année en vue de constituer un parc immobilier à l'échelle de la France.

Grenoble # Services