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GE Hydro : le combat contre le plan social commence
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GE Hydro : le combat contre le plan social commence

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Quel avenir pour le site GE Hydro ? Ancien fleuron du groupe Alstom, le site de R&D de Grenoble est touché par l’annonce d’un plan social qui menacerait 345 des 800 emplois du site.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Les représentants des salariés du groupe GE sont mobilisés depuis l’annonce, début juillet, de consultations autour de la suppression de 345 postes à Grenoble, 99 en Suisse et 136 en Espagne. Il s’agirait d’une mesure nécessaire pour conserver la branche hydroélectricité de GE (5.000 salariés ; 800 à Grenoble), dont les résultats ont chuté de 1,6 milliard d’euros à 700M€ sur 5 ans. D’après nos informations, le déficit d’exploitation s’élèverait à 450M€, et la perte nette à 130M€.

Contactée, la direction n’a pas souhaité accorder d’interview mais une source au sein de l’entreprise a précisé qu’« aucune décision n’a encore été prise ». « Des réunions de consultation et d’information ont démarré mi-juillet ».

Celle-ci affirme qu’un plan de rationalisation a déjà été lancé en 2016 pour stabiliser les pertes. GE aurait tenté de lancer de nouveaux produits comme de petites centrales hydroélectriques ainsi que des services tournés vers le numérique pour répondre aux évolutions du marché. « Nous n’avions pas ajusté les effectifs à nos résultats alors que nous avions 56% de pertes. Mais une entreprise indépendante qui aurait ces pertes-là ne pourrait pas subsister».

Les débuts du combat politique

Si les représentants des salariés ne contestent pas la réalité économique, ils pointent du doigt les choix stratégiques et la responsabilité du top management. « Quand on fait une erreur, on ne licencie pas un salarié sur deux », déplore Nadine Boux, secrétaire du CE de GE Hydro.

Les attentes sont encore nombreuses avec la première réunion de mi-juillet entre les représentants de l’intersyndicale (CGT, CFDT, CFE et FO) et la direction « où le P-dg de GE Hydro, Yves Rannou, était absent », note Nadine Boux.

En attendant, les syndicats ont embauché un cabinet d’expertise, qui doit rendre ses premières conclusions concernant l’avenir de la branche fin août. « On ne pense pas pouvoir éviter ce plan, mais obtenir le maximum de garanties pour les salariés, notamment pour les départs anticipés », précise une source syndicale, qui précise que l’ensemble des postes occupés par les représentants syndicaux serait touché.

L’heure est à l’offensive politique : des rencontres ont été organisées avec le maire de la ville, Eric Piolle, le président de la métropole, Christophe Ferrari, ou encore le préfet de l’Isère… Le 1er août, ils se sont rendus à Bercy aux côtés de la députée Emilie Chalas (LREM) pour rencontrer le secrétaire d’Etat du ministère de l’Economie et des Finances, Benjamin Griveaud, ainsi que des représentants du ministère du Travail. Une nouvelle réunion est prévue, mais la date reste à confirmer. La direction de GE devrait aussi être reçue.

À la porte du président

Emmanuel Macron qui avait soutenu, en tant que Ministre de l’Economie, la fusion de GE et d’Alstom en 2015, est aussi dans la ligne de mire des syndicats. Mais il n’a, à ce jour, pas répondu aux sollicitations. « Nous nous demandons ce que va devenir la filière française, et comment nous allons entretenir les centrales existantes en France ? », ajoute Nadine Boux.

Lors de cette transaction, la direction de GE s’était aussi engagée à créer 1.000 emplois d’ici fin 2018. « Les emplois restructurés seront tous compensés », s’engage la direction, qui rappelle que ces créations étaient prévues à l’échelle du groupe et non de la division Hydro. Elle cite en exemple plusieurs initiatives à l’échelle nationale voire mondiale, telle que « la création du premier centre numérique la Fonderie Digitale à Paris, d’un centre de services partagés européen spécialisé dans la finance à Belfort, le recrutement de 240 jeunes talents, ainsi que la création de 310 postes avec le rapatriement d’activités industrielles en France ». Mais ces postes seront-ils en adéquation avec les compétences des salariés dont le poste sera supprimé ? Un rachat par un industriel fait partie des pistes espérées par les représentants des salariés.

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