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François Thuilleur (Paredes) : "Nous avons ouvert le capital aux salariés en 2021"
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François Thuilleur PDG du Groupe Paredes "Nous avons ouvert le capital aux salariés en 2021"

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Président-directeur général de l’ETI lyonnaise Paredes, spécialisée dans le marché de l’hygiène et de la protection professionnelles, François Thuilleur a lancé une opération d’actionnariat salarié en 2021. Ce dispositif ainsi que la création d’une prime d’intéressement, lui ont permis d’impliquer ses employés et d’aider l’entreprise à redevenir bénéficiaire.

François Thuilleur, PDG de Paredes, vise 10 % de salariés actionnaires de son entreprise — Photo : Paredes

Vous avez mis en place un plan d’actionnariat salarié en 2021, pourquoi ?

Quand je suis arrivé en 2017 à la tête de Paredes (650 salariés, 215 M€ de CA en 2022), le capital de cette entreprise familiale, alors détenue à 100 % par la famille Paredes, n’avait jamais été ouvert, en quatre-vingts ans. J’ai décidé de lancer cette opération d’actionnariat salarié car je suis convaincu qu’une entreprise solide doit pouvoir s’appuyer sur un pilier salarié fort et qu’un tel dispositif permet de motiver les collaborateurs. Nous avons donc demandé à la CIC Lyonnaise de Banque de créer un fonds commun de placement d’entreprise (FCPE) pour permettre aux salariés d’acheter des parts dans l’entreprise.

Combien de salariés sont désormais actionnaires de Paredes ?

Deux tiers des salariés, soit plus de 400 employés sur 650 ont participé à cette opération et nous avons même été surpris du résultat ; certains magasiniers ou secrétaires ont mis plusieurs mois de salaire, ce qui pour eux représente un investissement important. Il faut dire que la formule de calcul de la valeur de l’action Paredes est basée sur l’évolution de l’EBE (excédent brut d’exploitation) ; à chaque fois que l’EBE progresse sur un exercice, la valeur de l’action progresse de la même façon. Ainsi, en 2022, la valeur du FCPE a grimpé de plus de 100 %, car les résultats ont été très bons. C’est très motivant pour les salariés. Actuellement, les collaborateurs détiennent autour de 2,5 % de l’entreprise, mais nous allons réouvrir le capital tous les deux ans – la prochaine opération aura lieu en juillet — pour atteindre 10 % d’actionnariat salariés.

Avez-vous instauré d’autres instruments de partage de la valeur ?

Oui, nous avons également mis en place un super intéressement, via lequel nous versons un tiers des bénéfices aux employés. Lorsque j’ai repris la direction de Paredes, l’entreprise perdait beaucoup d’argent. Depuis que nous avons renoué avec les bénéfices en 2020, les employés ont donc tous reçu une prime d’intéressement, de 4 200 euros en 2021 pour l’exercice précédent et de 1 600 euros en 2022 pour l’exercice 2021.

Conseilleriez-vous ce type d’instrument à d’autres chefs d’entreprise ?

Je pense qu’il n’y a pas de recette miracle et que chaque situation d’entreprise est différente ; il fait partie de la responsabilité des dirigeants de choisir l’outil de partage de la valeur le plus adapté à son entreprise. Pour ma part, l’ouverture du capital a bien fonctionné notamment parce que je crois beaucoup à un capital de long terme qui implique toutes les parties prenantes de l’entreprise, salariés, clients, fournisseurs, État… L’opposition marxiste entre capital et salariés ne fonctionne plus aujourd’hui. Pour autant le partage de la valeur ne signifie pas non plus que nous sommes une association charitable, nous sommes d’ailleurs l’entreprise la plus rentable de notre secteur. Ce n’est pas parce qu’une entreprise est généreuse qu’elle n’est pas performante.

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