France Air tente sa chance dans l’habitat collectif
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France Air tente sa chance dans l’habitat collectif

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L'ETI 100% familiale France Air, tenue par la famille Dolbeau dans l'Ain depuis 1960, connaît une forte croissance organique. Spécialisée dans la ventilation, l’aération et la climatisation, elle est présente dans 35 pays.

Laurent Doldeau a pris la suite de son père Olivier il y a un an en tant que président du directoire de France Air — Photo : France Air

Un an après avoir saisi les manettes de l’entreprise, Laurent Dolbeau reste sur la voie de la croissance tracée par son père, Olivier. Spécialisée dans la conception et la distribution de systèmes de VMC, climatisation, ventilation, traitement de l'air, l'ETI familiale France Air, créée en 1960 (580 salariés dans 35 pays) est basée à Beynost (Ain). Détenue à 100 % par la famille, elle est passée de 130 à 147 millions d'euros de chiffre d'affaires entre 2016 et 2017, soit plus de 11 % de croissance sur un marché en hausse de 8 %.

De quoi avoir de l’ambition et viser un chiffre d’affaires de 200 millions d'euros en 2021. Pour ce faire, l'ETI mise sur le développement d'innovations dans l'habitat collectif (10 % du CA du groupe). Au total, 40 ingénieurs planchent sur des innovations pour suivre la législation, et l’apparition du label E+C(Bâtiment à Énergie Positive et Réduction Carbone) qui remplace la norme RT2012. Or, 16 % de la consommation d’électricité en France est liée à la ventilation des logements, « ce label nous a donc poussé à monter en gamme », indique Laurent Dolbeau, qui fait face à des concurrents régionaux plus gros, comme Aldes ou Atlantic. La R&D totalement "maison" a débouché sur 70 nouveaux produits l’année dernière, s’ajoutant à un catalogue qui en compte 20 000.

Technologies de pointe

Ce positionnement sur un marché « de niche » alors qu’historiquement l’entreprise équipe de nombreux sites professionnels (bureaux, industries, hôpitaux, cuisines professionnelles) s’avère payant. Le pôle « habitat » de France Air pèse 15 % du CA du groupe en France, et projette de faire encore +70 % d’ici fin 2018. France Air vient d’acheter le brevet (pour plusieurs millions d’euros) d’une technologie baptisée Yzentis, une solution qui permet de tempérer un logement, durant les intersaisons par exemple. « On récupère la chaleur des logements évacuée par la VMC, que l’on utilise pour réchauffer l’air qui rentre », décrit Laurent Dolbeau. Le système se pose au-dessus du bloc des WC suspendus tandis que l’air chaud sort des bouches d’aération. « Dans les villes où le prix du mètre carré s’envole, cette technologie est appréciée », assure le dirigeant, qui signe une première réalisation dans un immeuble du XVIIe arrondissement parisien. Autre nouveauté tout juste déployée dans un logement collectif en Alsace : la technologie Myriade. Issue d’un appel à projet de l’Ademe réunissant le CEA, l’Institut National de l'Energie Solaire ou la PME du Rhône Biofluides, elle permet de produire de l’eau chaude sanitaire à partir de la récupération d’énergie sur les eaux grises, le solaire ou l’air de la VMC.

Pour porter cette activité « habitat », pas de création de filiale en vue mais le déploiement d’une équipe de 5 personnes dédiées à la commercialisation, pour passer de 15 % à 30 % du chiffre d’affaires global de l’entreprise en 2021. Reste à convaincre : quand le déploiement d’une installation de VMC classique revient à 1 000 euros, il faut débourser 150 000 euros pour installer ces nouvelles technologies.

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