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Fortes de leur succès, Les Petites Cantines créent leur réseau
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Fortes de leur succès, Les Petites Cantines créent leur réseau

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Cofondée par Diane Dupré la Tour et Etienne Thouvenot, l’association Les Petites Cantines vise l’ouverture d’une quinzaine de cantines à horizon 2022. Avec quatre cantines en place dont trois à Lyon, l’association table déjà sur le lancement de six nouveaux lieux de restauration participatifs dans les prochains mois.

— Photo : REA

Leur proposition de valeur est simple. « Nous invitons les habitants à se mettre à table », expose Diane Dupré la Tour, cofondatrice de l’association lyonnaise Les Petites Cantines. Lancée en 2015, la structure, qui chapeaute déjà trois cantines à Lyon (Vaise, Perrache et Paul Santy) et une à Lille, propose de mettre à disposition des habitants un lieu propice au développement du lien social et aux rencontres.

Pour cela, elle mise sur le moment du repas et de sa préparation comme facteur d’inclusion, de partage et de proximité. Tous les jours, des habitants du quartier viennent donner du temps pour élaborer et partager le repas quotidien au sein d’une cuisine participative, organisée autour d’un maître de maison.

Phase d’essaimage

Avec 15 000 adhérents dont 2 200 convives qui participent régulièrement à l’élaboration des repas, l’association a vite grandi, tout en prenant son temps. Après avoir validé le concept dès 2015, puis le modèle économique en 2017 et enfin les modalités d’essaimage l’an dernier, les fondateurs souhaitent désormais surfer sur l’engouement créé par le succès des premières cantines et la visibilité médiatique. Preuve en est, certaines cantines ont dû mettre en place une liste d’attente pour gérer la participation aux repas, limitée à une quinzaine maximum chaque jour.

« Nous lançons cette phase d’essaimage pour répondre à la demande des territoires et des habitants qui sont demandeurs », détaille Diane Dupré La Tour. L’objectif affiché : ouvrir vingt cantines sur tout le territoire à horizon 2022. Trois nouvelles cuisines ouvriront dans les prochains mois dans la métropole (Part-Dieu, Villeurbanne et Oullins), une à Strasbourg en septembre et une autre à l’automne à Annecy. « Aujourd’hui, nous sommes prêts à entrer dans cette phase de changement d’échelle qui nécessite une méthodologie et une structuration du réseau à la fois sur la gouvernance mais aussi les ressources humaines », précise la cofondatrice.

Système fédératif, prix libre et mécénat

Pur produit de l’innovation sociale mêlant mixité, alimentation durable, gouvernance partagée et vivre-ensemble, Les Petites Cantines ont construit leur réseau sur le principe d’un système fédératif. « Ce système est basé sur des techniques d’animation de communautés pour laquelle il faut construire une culture commune, un sentiment d’appartenance tout en laissant une certaine autonomie à chaque lieu », fait savoir Étienne Thouvenot.

Construit sur la confiance et l’esprit de responsabilité, chaque cantine parvient aujourd’hui à s’autofinancer pour un CA annuel de 100 000 euros. Les convives sont, en effet, invités à payer en fonction de leurs moyens et de leur propre estimation. Un système de prix libre qui séduit malgré les risques qu’il peut engendrer.

Pour pérenniser le modèle et assurer le développement du réseau, l’association compte aussi sur ses partenaires. AG2R La Mondiale, les fondations du groupe SEB ou de Carrefour participent au projet. « L’ouverture d’une cantine nécessite un investissement de 50 000 à 80 000 euros en fonction des travaux à réaliser », indique Diane Dupré la Tour. C’est aussi sans compter sur le mécénat de compétence qui permet à l’association de s’appuyer sur des intrapreneurs détachés ponctuellement. Un modèle pour élargir la cible et renforcer le brassage social.

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