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Forgital FMDL redécolle grâce à l'aéronautique
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Forgital FMDL redécolle grâce à l'aéronautique

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Après avoir perdu 70 % de son chiffre d’affaires entre 2008 et 2009, Forgital FMDL a renoué avec la croissance en 2016. Un retournement opéré grâce à l’aéronautique. Un marché en plein essor qui devrait permettre à la PME du Chambon-Feugerolles d’atteindre les 35 M€ de chiffre d’affaires en 2021.

Le directeur général de Forgital FMDL, Gilles Autin (à droite), ambitionne d'atteindre les 35 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021 — Photo : Gilles Cayuela - Le Journal des Entreprises

Reprise en 2006 par le groupe italien Forgital (1 400 salariés ; 400 M€ de CA) - lui-même tombé dans le giron du fonds américain Carlyle le 10 septembre dernier - la société Forgital FMDL (Forge et Mécanique de la Loire) poursuit son retournement. Frappée en 2009 par la crise et la perte d’un marché annuel de 40 M€ dans l’éolien, le spécialiste de la forge libre et du laminage circulaire a vu son chiffre d’affaires s’effondrer de 70 M€ à 20 M€ en un seul exercice. Une chute brutale que la direction n’a pas réussi à compenser les années suivantes et qui a conduit le groupe italien à réduire la voilure en 2013, avec à la clé une dizaine de licenciements (114 à 103 salariés).

« Entre les bagues de roulement pour l’éolien parties en Chine et l’érosion du marché du pétrole, qui représentait l’essentiel de l’activité, Forgital FMDL n’a cessé de perdre de l’argent jusqu’en 2016, année à partir de laquelle nous avons renoué avec la croissance », explique Gilles Autin, le directeur général, arrivé à la tête de la PME du Chambon-Feugerolles la même année.

Safran mais pas seulement…

Ce retournement, le dirigeant le doit au travail amorcé en 2008 par le groupe italien pour réorienter l’entreprise sur le marché de l’aéronautique. « On n’entre pas dans l’aéronautique du jour au lendemain. Cela prend du temps pour monter en qualité et obtenir les certifications. J’ai profité de tout le travail qui a été fait en amont et qui a commencé à payer grâce à Safran qui est devenu un client majeur », développe Gilles Autin.

Porté par le motoriste français, qui lui confie de plus en plus de volumes, Forgital FMDL renoue avec la croissance. « Nous sommes passés de 25 M€ de chiffre d’affaires en 2016 à 30 M€ aujourd’hui avec 115 salariés et une part dans l’aéronautique qui est passée, elle, de 18 à 23 M€ », précise le dirigeant.

Pour atteindre le prochain palier fixé à « 35 M€ de chiffre d’affaires en 2021 », Gilles Autin mise bien entendu sur l’aéronautique. « Nous allons dupliquer notre savoir-faire auprès d’autres motoristes. Nous avons commencé à le faire en 2017 avec le groupe allemand MTU, mais nous pouvons aller encore plus loin. Idem avec le motoriste russe NPO Saturn. Et puis, nous sommes en train de nous faire référencer par Rolls Royce », confie le directeur général de Forgital FMDL.

Des marchés à haute valeur ajoutée

Si l’aéronautique reste l’axe principal de développement, Forgital FMDL entend aussi mettre à profit sa haute technicité auprès d’autres marchés porteurs. « Sur la forge à bas coût nous ne sommes plus compétitifs. En revanche, les exigences de l’aéronautique se retrouvent sur des activités à haute valeur ajoutée qui nécessitent des nuances complexes à forger comme la Défense, le nucléaire, les énergies vertes comme les hydroliennes ou encore les stations de dessalement », développe Gilles Autin.

Mais la croissance de l’entreprise est aujourd’hui freinée par une problématique de recrutement. C’est ce qui a conduit Forgital FMDL à lancer, en 2018, le programme de formation Formaforge avec l’entreprise Setforge. « Cela nous a permis de former et recruter 5 apprentis sur la première session. Pour la seconde session qui débutera en janvier, nous repartons avec une dizaine de stagiaires et d’autres entreprises comme Loire Industrie ou Dervaux, qui ont des difficultés de recrutement identiques ».

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