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Festival Printemps de Pérouges : "Nous avons réussi à conserver la majorité de nos mécènes"
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Marie Rigaud directrice du Printemps de Pérouges "Nous avons réussi à conserver la majorité de nos mécènes"

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Malgré les perspectives d’accueil incertaines dans les mois à venir, Marie Rigaud, directrice du festival musical Printemps de Pérouges, dans l'Ain, a décidé de maintenir l’événement en version réduite. Une façon de penser dès maintenant à 2022 et de conserver le lien avec les bénévoles et les mécènes.

L'édition 2019 du Printemps de Pérouges, dans l'Ain, avait rassemblé environ 45 000 spectateurs — Photo : G. Perret

À l’annonce du nouveau confinement début avril, de nombreux festivals français ont fait le choix d'annuler leur édition 2021. Vous avez décidé de maintenir le Printemps de Pérouges. Pourquoi ?

Marie Rigaud : Nous avons repoussé les dates phares, comme le concert de Sting, à 2022. Les "petites" dates devraient être maintenues. C’est encore assez flou, mais cette mini-édition devrait se dérouler entre juin et septembre 2021, alors qu'initialement les dates étaient arrêtées entre le 10 juin et le 6 juillet. C’est très difficile de se projeter et nous savons que, dans tous les cas, les jauges autorisées seront très dégradées. On parlait il y a encore quinze jours de jauges à 5 000 personnes. En réalité, à la réouverture, il devrait plutôt s’agir d’une capacité d’accueil équivalente à 35 % des jauges habituelles. Les autres années, nous accueillons en moyenne 45 000 spectateurs sur dix jours. Mais il était tout de même important pour nous de maintenir l’événement. C’est une mission vis-à-vis de notre tissu associatif - nous faisons appel à de nombreux volontaires -, des collectivités territoriales qui nous soutiennent et de nos mécènes.

Avec une annulation en 2020 et une "mini" édition 2021, comment maintenez-vous vos financements ?

Le festival représente un budget de deux millions d’euros environ. 6 % sont financés par les collectivités, qui ont maintenu leur soutien depuis l’an passé. Environ 40 % viennent de financement privé (mécénat ou sponsoring). Nous avons réussi à conserver environ 28 % de ces financements pour 2021. Le reste provient habituellement de la billetterie : le prix des places s'échelonne entre 37 à 86 euros, et le nombre de spectateurs dépendra de la jauge autorisée, qui n'a pas encore été validée par le gouvernement. Depuis le premier confinement, nous avons pu garder la totalité de notre équipe de cinq personnes en chômage partiel. Le fait que nous soyons une association et que nous dépendions peu des subventions nous a paradoxalement plutôt aidés.

Quelles sont les conséquences, notamment financières, de l’annulation des concerts, vis-à-vis des artistes ?

Les assurances ne reconnaissent malheureusement pas le Covid. Pour l'heure (7 avril, NDLR), Michel Jonasz, les Têtes Raides, Hard Rock Day, Pomme, Francis Cabrel, Deep Purple sont toujours attendus. Nous essayons donc de mettre des clauses de flexibilité dans les contrats des artistes, de manière à pouvoir reporter sans pénalité financière.

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