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Faun Environnement investit 12 millions d'euros pour moderniser son site ardéchois
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Faun Environnement investit 12 millions d'euros pour moderniser son site ardéchois

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Le fabricant de véhicules pour la collecte de déchets Faun Environnement multiplie les investissements sur son site de Guilherand-Granges, en Ardèche. Objectif : moderniser son unité de production et étoffer son offre de services.

Faun Environnement met 12 millions d’euros dans la modernisation de son site principal à Guilherand-Granges (Ardèche) — Photo : Juan ROBERT

Touché par les ruptures de certains composants des châssis, le fabricant de véhicules pour la collecte de déchets et de propreté urbaine Faun Environnement (CA 2020 : 100 M€ ; 400 salariés) reste malgré tout solidement ancré sur ses appuis ardéchois. L’entreprise finalise des investissements multiples sur son site principal de Guilherand-Granges - la société a aussi un site de 30 salariés à Lambesc (Bouches-du-Rhône) -, où elle est installée depuis sa création en 1922. "Nous avons investi 12 millions d’euros dans la modernisation de notre site sur les dix-huit derniers mois", présente Étienne Blaise, PDG de la société.

Au programme : quatre investissements majeurs, parmi lesquels la construction d’un nouveau centre d’entretien (3,2 millions d'euros investis) pour la maintenance, la réparation des camions et son service de location. "Ce nouveau centre installé à côté de notre site de production nous a permis de libérer un hall de production et d’y installer de nouveaux équipements", précise le PDG de cette société qui fabrique et commercialise entre 600 et 800 véhicules en moyenne par an, selon la temporalité des appels d’offres. Au total, Faun Environnement compte six centres d’entretien en France.

Usine 4.0

La société, qui se démarque de la concurrence par une production entièrement intégrée des bennes – porte, caisson et basculeur –, engage également de coûteux investissements pour automatiser sa production. "Nous avons investi dans un outil de découpe laser de tôle (2 millions d'euros , NDLR) deux fois plus performant que l’ancien. Cela a demandé d’agrandir le bâtiment existant. Nous avons également acquis deux robots de soudure pour 1,7 million d’euros. Ils vont nous permettre de réaliser des soudures sur-mesure sur une grande diversité de pièces", détaille le dirigeant. Dans les prochaines semaines, une presse plieuse (600 000 euros) et une ligne robotisée de soudage des portes seront également installées.

Un virage vers l’automatisation et l’usine 4.0 indispensable à en croire le dirigeant. "Les usines qui robotisent sont celles qui restent compétitives, assure-t-il. On gagne en productivité et on crée de l’emploi à forte valeur ajoutée, de nouveaux métiers".

Faun Environnement consacre 2 millions d’euros pour une nouvelle machine de découpe laser et l’extension du bâtiment qui l’abrite — Photo : Juan ROBERT

En parallèle, Faun a engagé plus de 4,5 millions d’euros dans la construction et l’installation d’un magasin de pièces automatisé sur près de 3 000 m², dont 1 600 m² seront opérationnels dès janvier 2022. "Le magasin sera géré par des 17 robots qui nous feront gagner en productivité", estime Étienne Blaise. La capacité de préparation des commandes devrait être multipliée par près de quatre.

Une somme d’investissement conséquente pour l’entreprise détenue depuis 1995 par le groupe allemand Faun, propriété du groupe Kirchhoff. Pourtant, c’est la société ardéchoise qui finance seul cette modernisation grâce à des fonds propres et à ses partenaires bancaires.

L’Afrique, un marché de choix

Le prochain axe de développement de Faun Environnement sera l'export. "Nous aimerions nous développer davantage en Afrique", partage le dirigeant, alors que l’entreprise vient de livrer des véhicules en Guinée, au Maroc et au Cameroun, et est présente en Belgique, Espagne et Suisse (15 % du chiffre d'affaires à l’export). Étienne Blaise aimerait également confirmer le marché marocain après avoir y avoir livré une cinquantaine de bennes. "Plus généralement, nous ciblons l’Afrique de l’Ouest avec le Sénégal, la Côte-d’Ivoire, le Togo ou encore le Ghana.", note-t-il.

Reste, selon lui, à dépasser le "syndrome français", illustré par un manque de velléités des PME à se porter en dehors de leur marché domestique. "Nous ne chassons pas assez en meute et nous ne sommes pas suffisamment performants", déplore-t-il. En Afrique de l’Ouest justement, la forte présence de Renault Trucks, un de ses fournisseurs de châssis, pourrait l’y aider. "À nous de capitaliser sur ce qu’on a réussi en Guinée ou au Cameroun pour y aller avec des partenaires", plaide Étienne Blaise. Les capacités de production suivront facilement. "Nous pourrions facilement doubler ou tripler les cadences", avance le PDG.

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