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Face aux acteurs du tourisme, la Métropole de Lyon veut instaurer la confiance
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Face aux acteurs du tourisme, la Métropole de Lyon veut instaurer la confiance

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Le président de la Métropole de Lyon Bruno Bernard a rencontré les représentants du secteur du tourisme locaux le 17 septembre à l'occasion des Assises du Tourisme. Un premier rendez-vous qui a notamment permis à l'élu de mesurer les difficultés que traverse le secteur et d'ouvrir une concertation pour aller vers un tourisme durable.

Une cinquantaine de représentants du secteur du tourisme et des élus de la Métropole de Lyon ont fait un point sur l'avenir du tourisme à Lyon lors des Assises du Tourisme le 17 septembre 2020 — Photo : Pierre Lelièvre

Des visages inquiets mais déterminés. Réunis au dernier étage de la Cité de la Gastronomie le 17 septembre, une petite cinquantaine de professionnels et représentants du secteur du tourisme écoutent avec attention le président de la Métropole de Lyon Bruno Bernard, à l’occasion des Assises du Tourisme. Un format inédit pour la nouvelle majorité, et l'une des premières rencontres entre Bruno Bernard et des acteurs économiques depuis son élection en juin.

Avec un sujet d’importance : la reprise de l’activité touristique dans la métropole. Durement touchés par la crise du Covid-19 et toujours à la peine, les dirigeants d'entreprises sont attentifs. « Votre secteur est une priorité pour la Métropole », cajole en introduction Bruno Bernard. Le tourisme concentre 40 000 emplois, soit 6 % des emplois du territoire. L’enjeu est d’importance.

Restaurateurs, hôteliers, événementiels, loisirs en intérieur, transporteurs, tous font face à une situation qu'ils disent intenable. « Nos revenus se sont effondrés de plus de 90 %. Nous sommes dans une phase de démédiation avec le public en ne faisant plus le lien entre les gens et la culture », alerte, désabusé, le directeur d’Arty Farty, organisateur du festival Les Nuits Sonores, Vincent Carry.

Tourisme d’affaires en panne

Du côté des professionnels de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie du Rhône, la situation est tout aussi tendue : « C’est un tsunami d’une violence inouïe. Si l’été a été correct, ce n’est pas suffisant. Juin et septembre sont des périodes indispensables pour le tourisme d’affaires et pour nous », fait remarquer Loïc Renart, vice-président de l’UMIH du Rhône et patron de l’Hôtel Simplon (Lyon 2e).

Au lendemain de l’annonce du report du salon Pollutec (70 000 visiteurs), le coup est d’autant plus rude pour les hôteliers qui se voient privés des retombées économiques de l'événement. Si Anne-Marie Baezner, directrice des sites lyonnais pour le groupe d'événementiel GL Events, assure que le Sirha, le salon international de l’agroalimentaire prévu en janvier 2021 à Eurexpo, se tiendra, les doutes sont encore permis au vu de la situation sanitaire actuelle.

Même pour le trafic aérien, la situation est critique, après des années de croissance. « L’activité est encore très pénalisée aujourd’hui. Si la reprise s’est bien passée, on va finir l’année avec une baisse d’activité de 60 %. Et le trafic d’affaires ne reprend toujours pas », s’inquiète Tanguy Bertolus, patron d’Aéroports de Lyon.

Si Bruno Bernard, Hélène Dromain (vice-présidente de la Métropole à la coopération européenne et internationale et au tourisme) et Emeline Baume (vice-présidente en charge de l’économie) écoutent et prennent des notes, leurs invités attendent surtout des signes de leurs hôtes. Ils craignent que la nouvelle majorité ne privilégie le tourisme local au détriment d'un tourisme international longtemps entretenu. Sur ce point, Bruno Bernard rassure et réfute les intentions qu’on lui prête : « On nous a fait dire beaucoup de choses sur la suppression du tourisme international, mais jamais nous n’avons tenu de telles déclarations ».

Vers un tourisme plus durable ?

Un pas de deux pour rassurer et convaincre. L’intention de cette rencontre était aussi d’ouvrir la concertation pour imaginer le tourisme de demain, plus durable. Preuve de cette volonté, un invité spécialiste du sujet en a exposé les grandes lignes : « Il faut anticiper les changements de comportements des gens qui voyagent pour intégrer dans votre transformation les clés d’un tourisme en phase avec le développement durable et les attentes des clients, avance Guillaume Cromer, président de l’association Acteur Tourisme Durable et directeur d’ID Tourisme. Il y a un travail d’ingénierie à réaliser ensemble ».

Face aux trois élus présents, qui ont finalement davantage écouté que parlé, le rendez-vous a au moins permis de constater une volonté de travailler ensemble. Et de préserver la structure OnlyLyon, en charge du marketing territorial du Grand Lyon et dont le travail et l’efficacité ont été unanimement plébiscités.

Même le président de l'association des Toques Blanches lyonnaises regroupant des chefs cuisiniers lyonnais, Christophe Marguin, qui avait insulté les électeurs écologistes dans un reportage diffusé sur France 5 pendant la campagne, a salué l’initiative et remercié, Bruno Bernard de l’intérêt qu’il portait aux acteurs du tourisme.

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