Ekibio se renforce dans l'alimentation diététique avec le rachat de Pléniday
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Ekibio se renforce dans l'alimentation diététique avec le rachat de Pléniday

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L'entreprise ardéchoise Ekibio, fabricant et distributeur de produits alimentaires bio et équitable vendus en magasins spécialisés, a racheté la marque d'aliments diététiques Pléniday au groupe Thera Sana. Elle étoffe ainsi son portefeuille de marques propres et entend poursuivre son développement à l'international.

Spécialisée dans l'alimentation bio et équitable, la société ardéchoise Ekibio vient de racheter la marque Pléniday au groupe Thera Sana — Photo : Ekibio

Redynamiser le rayon « moribond » de l’alimentation diététique dans les magasins bio. Telle est l’ambition du fabricant et distributeur de produits alimentaires et cosmétiques bio et équitables Ekibio (CA 2019 : 100 M€ ; 190 salariés) avec le rachat, fin février, de Pléniday. Cette marque historique de la société Thera Sana, implantée à Thizy-lès-Bourg (Rhône), comprend 31 références d'aliments diététiques réparties en trois gammes (hyposodé, hypoallergénique et hypoglucidique) et vendues en magasin spécialisé.

L'ardéchois Ekibio, basé à Peaugres, n’en est pas à son coup d’essai en magasin bio. C’est d’ailleurs l’unique réseau de distribution de cette entreprise fondée en 1988, qui commercialise les marques Priméal, Ma vie sans gluten, Pain des fleurs, Bisson, Douce Nature et Ecodoo. « Il existe un réel manque sur le créneau des aliments santé et diététiques dans ces points de vente, regrette le directeur général Thierry Chiesa. À l’heure actuelle, les consommateurs qui recherchent ce type de produits ont davantage de choix en grande surface. »

De nouvelles filiales à l’étranger en vue

Photo : Ekibio

Avec l’acquisition de Pléniday (CA 2019 : 344 000 €), Ekibio, filiale du holding Compagnie Biodiversité (qui détient également la société Léa Nature), entend aussi se développer à l’international. « Cette marque a l’avantage de porter un nom facilement commercialisable à l’étranger », précise le dirigeant. L’export constitue actuellement 20 % du chiffre d’affaires d’Ekibio qui a entamé, il y a quelques années, une stratégie de déploiement hors Hexagone.

Le groupe a racheté des filiales en Belgique (2017) et en Espagne (2019) et créé une filiale aux États-Unis (2019), qui distribue ses produits dans plus de 6 000 points de vente. Si, outre-Atlantique, seule la marque Le Pain des fleurs est actuellement commercialisée, en Europe, Ekibio vend l’ensemble de ses marques. La PME veut créer à moyen terme d’autres filiales dans les pays limitrophes.

Un recentrage sur les marques d'Ekibio

Le rachat de Pléniday s’inscrit en fait dans une démarche plus globale initiée par Thierry Chiesa à son arrivée à la tête de l’entreprise, en 2015. Cette stratégie se traduit par un recentrage d’Ekibio sur ses marques propres. À sa création, la société, qui s’appelait alors Euro-Nat, était en effet spécialisée dans la distribution de produits bio dans les réseaux spécialisés. « Quelques années avant mon arrivée, cette activité de grossiste représentait encore environ 10 millions d'euros de chiffre d’affaires, rappelle Thierry Chiesa. Aujourd’hui, elle pèse moins de trois millions d’euros et l’objectif est de stopper progressivement cette activité. Nos marques propres enregistrent d’ailleurs une plus forte croissance. » En 2019, Ekibio a enregistré une croissance de 3,8 %, tandis que les marques propres du groupe ont progressé de 8 %.

Ce repositionnement stratégique a cependant ralenti la croissance du groupe, qui prévoyait de dépasser la barre symbolique de 100 M€ de chiffre d’affaires avant 2019, « mais l’important était d’atteindre ce cap avec un portefeuille solide, des marques fortes et des outils industriels performants », justifie Thierry Chiesa.

Cinq millions investis dans une nouvelle ligne de production

Pour renforcer ces outils, l’entreprise a investi plusieurs millions d’euros dans ses usines ces trois dernières années : trois millions d’euros à La Séauve-sur-Semène (Haute-Loire), qui produit des tartines sans gluten ; un million à Chasse-sur-Rhône (Isère) où sont produits mélanges de graines et poudres ; et cinq millions ont été injectés en 2019 pour financer la construction d’une nouvelle ligne de production à Peaugres, où sont fabriqués grains, mélanges et pâtes sèches. De cette nouvelle ligne, qui devrait être opérationnelle au mois d’avril, Ekibio ne veut rien dévoiler, si ce n’est que « l’entreprise va capitaliser sur son savoir-faire dans les céréales et graines biologiques et sur sa capacité d’innovation ».

Des investissements qui doivent permettre à Ekibio de rester compétitif face à la montée en puissance de la grande distribution sur le créneau du bio. Thierry Chiesa reconnaît une potentielle menace, mais se veut confiant : les consommateurs nouvellement convertis au bio « commencent par acheter en grande surface avant de se tourner vers les magasins spécialisés pour plus de qualité et plus de choix. C’est à nous, ensuite, de proposer des produits différenciants et innovants. »

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