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Discothèque Le Nautilus : "Nous n'avons aucune entrée d'argent mais nous continuons à payer les charges"
Témoignage Loire # Tourisme

Discothèque Le Nautilus : "Nous n'avons aucune entrée d'argent mais nous continuons à payer les charges"

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Fermée depuis le 13 mars, la discothèque Le Nautilus à Saint-Etienne ne sait toujours pas quand et comment elle pourra rouvrir ses portes. Une situation qui inquiète les deux associés Aldo et Boualem qui emploient 21 salariés.

— Photo : Complexe Le Nautilus

Fermé depuis le 13 mars, Le Nautilus, à l’instar des 1 600 discothèques répertoriées en France par le Syndicat National des Discothèques et Lieux de Loisirs (SNDLL), fait partie des grands oubliés de la reprise. « Nous sommes fermés depuis le 13 mars et nous n’avons encore aucune visibilité sur une possible réouverture », lancent de concert Aldo Anzalone et Boualem Yakoubi, les deux gérants associés de cet établissement de nuit basé à Saint-Etienne, qui emploie 21 salariés et réalise 1 million d’euros de chiffre d’affaires.

Depuis le 13 mars, les patrons du complexe Le Nautilus ont été contraints de passer l’ensemble de leur personnel en chômage partiel. « Mais nous, nous n’avons le droit à rien… même pas aux 1 500 euros du fonds de solidarité. Avec plus de 10 salariés, nous ne sommes pas éligibles. Nous n’avons donc aucune entrée d’argent mais nous continuons à payer les charges qui courent : l’électricité, le gaz, le loyer, l’abonnement pour les terminaux électroniques, l’abonnement pour l’alarme, les primes d’assurances… Pour un établissement de nuit comme le nôtre, cela représente entre 15 000 et 35 000 euros par mois. Et on va dire que nous nous situons dans la fourchette médiane ».

La distanciation sociale aura un impact sur le chiffre d’affaires

Contrairement à certains de leurs confrères, Aldo et Boualem ont néanmoins la chance d’avoir une trésorerie suffisamment solide pour leur permettre de passer le cap. « Nous serons là à la réouverture mais ce ne sera pas forcément le cas de tout le monde. Nous avions quelques réserves mais nous sommes tout de même en train de monter un dossier pour une demande de prêt garanti par l’État car nous naviguons à vue. Le problème, c’est que si la situation perdure, on risque de cumuler des dettes qu’il sera difficile d’absorber. Tout va dépendre de quand et comment nous allons pouvoir rouvrir. Si à la réouverture nous devons respecter des mesures de distanciations sociales, si les clients doivent rester assis, ne pas commander au bar, cela aura forcément un impact sur la fréquentation et donc sur le chiffre d’affaires », argumente Aldo Anzalone.

« Et puis, si nous avons des restrictions, nous ne pourrons pas remettre l’intégralité de notre équipe en place. Et nous ne serons pas les seuls dans ce cas. C’est pour cela que j’ai demandé, en tant que président de la branche établissements de nuit de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie de la Loire, à ce que notre syndicat fasse pression sur l’État pour que les mesures de chômage partiel soient maintenues, même après la réouverture », conclut Boualem Yakoubi. Affaire à suivre…

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