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Deltalys séduit les industriels avec son filtre à biogaz alternatif
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Deltalys séduit les industriels avec son filtre à biogaz alternatif

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La société lyonnaise Deltalys a mis au point avec des scientifiques de l’Insa de Lyon, une technologie de filtration du biogaz moins coûteuse et plus propre que le charbon actif habituellement utilisé par le secteur. Une alternative compétitive qui séduit les industriels de l’environnement.

Deltatys fabrique et commercialise des filtres innovants destinés à filtrer les composants polluants apparaissant lors du processus de fermentation dans la production de biogaz — Photo : DR

Alors que les énergies renouvelables pèsent de plus en plus dans le mix énergétique et sont un des piliers de la transition énergétique, Deltalys (CA 2020 : 4 M€ ; 25 salariés) s’inscrit sur un créneau en pleine croissance, celui du biogaz. Après 10 ans d’expérience professionnelle dans les énergies conventionnelles, Charly Germain dirige depuis 2014 cette société de Villeurbanne, issue d’une rencontre avec le laboratoire Deep (Déchets Eaux Environnement Pollutions) de l’Insa Lyon. "Nous avons établi un partenariat scientifique pour industrialiser une technologie de filtration innovante du biogaz ", explique Charly Germain.

Le créneau investi est celui de la purification et de la filtration du biogaz produit par méthanisation. "Le gaz produit par fermentation des déchets organiques est riche en méthane que les industriels valorisent pour créer de l’électricité ou de la chaleur. Mais lors du processus de fermentation, des composants polluants doivent être filtrés", détaille-t-il.

Alternative au charbon actif

Le filtre, mis au point à partir de sous-produits issus de l’économie circulaire ou de produits biosourcés, vient remplacer les filtres traditionnels au charbon actif. "Les filtres au charbon ont une empreinte environnementale beaucoup plus forte et ne sont que partiellement régénérables, à l’inverse de nos filtres", précise le dirigeant, qui tient à garder secret la composition exacte. Les matières utilisées, inertes et issue de la biomasse - approvisionnées localement - sont également moins chères que le charbon. "Avec notre technologie, un industriel peut réaliser de 10 à 30 % de gain, ce qui lui permet d’optimiser ce poste de dépense d’exploitation", ajoute-t-il.

Le filtre Ecolys – de la taille d’un container -, est fabriqué au sein de la Vallée de la Chimie. "Nous avons été lauréats de l’Appel des Trente en 2017 ce qui nous permet d’être hébergés sur 4 000 m² du site de Kem One ", note le patron à la tête de 25 salariés. Le siège est lui basé à Villeurbanne sur le campus de La Doua.

Véolia, Suez, Paprec…

Cette alternative compétitive et biosourcée n’est pas passée inaperçue pour les industriels de l’environnement. De grands industriels comme Véolia, Paprec, Engie, Total, Suez mais aussi la jeune pousse régionale, Waga Energy - s’y sont convertis. "Nous comptons 25 installations en fonctionnement en France depuis la mi-2018", souligne Charly Germain. Et la société peut déjà se targuer d’être rentable.

"Nous ne sommes pas dans une logique de lever absolument des fonds. Cela étant, nous avons un certain nombre de développements produits à réaliser qui pourrait justifier à l’avenir d’aller chercher des financements extérieurs", affirme Charly Germain.

D’autant plus que les ambitions du dirigeant ne s’arrêtent pas au marché français. "Nous allons débuter notre développement à l’international dans les mois à venir avec l’objectif d’adresser le marché européen", confie-t-il. En Espagne, en Italie et en Allemagne notamment. Avec l’assurance d’avoir une technologie compétitive, plus propre et qui a déjà fait ses preuves en France.

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