
Un collectif composé de grands groupes (Michelin, Schneider Electric), de PME (Araymond, Ouvry, Sofileta) et d’institutions ou collectivités (le CEA, la Ville et le CHU de Grenoble, la Région Auvergne-Rhône-Alpes), mais aussi l’ordre des médecins, la Société Française de Médecine de Catastrophe… En mois de trois semaines - les premiers contacts ont été établis le 16 mars - ce groupe nommé VOC-COV (Volonté d’Organiser Contre le Covid-19) s’est fédéré pour concevoir et fabriquer, à grande échelle et en un temps record, des masques de protection.
Baptisés « OCOV® », ils sont destinés à être vendus aux entreprises, à travers le réseau de distribution de la PME lyonnaise Ouvry, spécialisée dans la conception et la fabrication d’équipement de protection NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) qui va également les industrialiser, puis au grand public selon un canal non encore défini.
Une production 7 jours sur 7
À la différence de masques de type FFP1 ou FFP2 constitués uniquement d’une matière filtrante, « OCOV® » est un masque facial, qui comprend une pièce souple recouvrant le nez, la bouche et le menton. Il est doté de 5 filtres remplaçables et réutilisables vingt fois chacun, soit une centaine d’utilisations. « Le taux de fuite est 5 fois inférieur à celui imposé par la norme FF », indique le collectif. Pour le grand public, ce masque sera vendu 28 euros pièce.
« Nous allons prioritairement équiper l’État, c’est-à-dire les personnels soignants ou les fonctionnaires de police », précise la porte-parole d’Ouvry (CA 2019 : 10 M€ / 26 salariés). La PME mobilise d’ores et déjà une centaine de salariés chez ses fournisseurs régionaux, qui vont travailler en 3 x 8 et 7 jours sur 7 pour parvenir à atteindre un volume de 5 000 unités dès cette semaine puis une cadence d’un million de masques dès le mois de mai. Le groupe Michelin a acheté et précommandé 130 000 masques qu’il compte offrir à différentes Agences régionales de santé.