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Coronavirus : entre perte d'activité et réquisition, le transporteur Bert organise sa gestion de crise
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Coronavirus : entre perte d'activité et réquisition, le transporteur Bert organise sa gestion de crise

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Alors que la crise sanitaire liée à l’épidémie du coronavirus paralyse l’économie tout entière, le transporteur et logisticien drômois Groupe Bert redéploie ses capacités de livraisons vers des secteurs indispensables à l’économie : agroalimentaire, médical et pétrolier. Une gestion de crise inédite qui évolue de jour en jour.

Basé dans la Drôme, le groupe Bert a du se résoudre à mettre près d'un milliers de salariés en chômage partiel pour faire face aux conséquences de l'épidémie de coronavirus — Photo : Groupe Bert&You

Branle-bas de combat au sein du Groupe Bert. Avec une flotte de 950 véhicules de transport répartis au sein d’une quarantaine d’agences en France, l’entreprise basée à Albon (Drôme), est sur la brèche et s’adapte d’heure en heure.

« Depuis le 17 mars au soir, l’ensemble de notre activité dédiée à l’industrie est arrêté. La très grande majorité de nos clients dans l’industrie automobile, l’industrie lourde ou l’industrie traditionnelle est en train de stopper ses activités. Conséquences : nous ne nous chargeons plus des enlèvements, ni des livraisons », déplore Eric Cabaillé, porte-parole du groupe qui réalise 205 M€ de chiffre d’affaires avec 1 650 salariés en France. Depuis le début de la crise liée à l’épidémie de coronavirus, un comité de crise se réunit chaque jour pour évaluer la situation et gérer l’urgence.

Un millier de salariés en chômage partiel

« Ce comité de crise nous permet quotidiennement de faire un point sur l'état de nos 40 agences en France et les conducteurs présents. C’est le point clé puisqu’il faut continuer à livrer. En parallèle, nous avons décidé de réduire la voilure avec un plan massif de chômage partiel pour près d’un millier de salariés dédiés aux services support, services généraux mais également des mécaniciens des garages et de la logistique », fait-il savoir, assurant qu’ils sont prêts à être remobilisés en cas de besoin.

Une décision rendue inéluctable par la baisse d’activité entraînée par l’arrêt de production des clients du groupe. Près de 60 % du volume d’affaires du groupe est réalisé auprès de clients industriels sur des missions de transports et de logistique.

« Le poste " salaires " au sein du groupe se monte à quelque 5 millions d’euros par mois. Si nous n’allégions pas la masse salariale avec moitié moins d’activité, nous ferions prendre de trop gros risques au groupe », évalue Eric Cabaillé.

Réquisition et redéploiement sur le médical et l’agroalimentaire

En attendant, le groupe redéploie son activité vers des clients en tension. « Nous nous réorganisons pour répondre aux clients dans l’urgence, à commencer par les acteurs de l’agroalimentaire, extrêmement sollicités », note-t-il. Le secteur médical est aussi logiquement en demande de solutions de transport : « nous sommes sollicités à la fois pour assurer le transport de médicaments et de gaz médical comme l’oxygène ou l’acétylène », fait-il savoir.

Un domaine clé durant cette crise pour lequel l’État, s’est assuré de la capacité du groupe à pouvoir répondre aux besoins des entreprises. « Les services de l’État nous ont mobilisés pour trois clients : l’un sur les produits médicaux et d’hygiène comme les gants, les masques et le gel hydroalcooliques, et l’autre sur l’acheminement des gaz médicaux pour assurer les livraisons des hôpitaux. Enfin, la préfecture nous a réquisitionnés pour assurer le transport de pétrole en Auvergne ».

Reste que cette gestion de crise est tout sauf évidente. « Nous sommes dans une situation inédite pour laquelle on n’a pas de plan préétabli. On oscille entre improvisation et nécessité », avoue-t-il.

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