Passé le « choc » entraîné par les mesures de confinement, Alain Coulas a pris les choses en main pour assurer la continuité de l’activité de l’entreprise spécialisée dans l’identité sonore pour l’attente téléphonique ATS Studios (CA 2019 : 7,5 M€ / 90 salariés), qu’il a fondée en 1985 à Lyon. « Ça a été un chamboulement total, se souvient-il. Il a fallu une réaction très rapide pour assurer la continuité de service et faire face aux demandes entrantes très nombreuses dès la mi-mars ».
Les deux sites lyonnais du 9e arrondissement de Lyon où est installée ATS sont fermés. 52 % des effectifs sont placés en télétravail, le reste au chômage partiel. Une organisation globale à repenser, tant du côté de la production que du service commercial : « Toute l’entreprise a été déstabilisée et il a fallu s’adapter en quelques heures, précise le dirigeant dont les équipes étaient en train de tester les nouveaux process d’externalisation de leur ERP.
Une production délocalisée... à domicile
Alors que l’entreprise gère habituellement un millier d’enregistrements par jour et revendique 250 nouveaux clients quotidiens, elle a dû gérer la production de 2 834 messages en moins de trois jours avec un effectif divisé par deux. Des messages pour l’essentiel liés aux conséquences de l'épidémie de Covid-19 sur l’activité de ses clients. « 97 % ont été livrés à temps », se réjouit le dirigeant. En parallèle, dès le 17 mars, Patrick Gravier, directeur de production, et ses équipes ont délocalisé des studios au domicile de certains salariés. Un moyen pour assurer la production et le mixage des enregistrements pendant le confinement. « En un mois, plus de 30 000 messages liés au Covid-19 ont été traités par ATS Studios », complète Patrick Velozzo, directeur commercial. Et la société se prépare aussi à une deuxième vague de commandes conséquentes avec le déconfinement progressif annoncé pour le 11 mai. « Nos clients commencent déjà à préparer la sortie des mesures de restrictions », complète Alain Coulas.
Reconsidérer les priorités
Sur les trois premières semaines, l’activité commerciale est restée particulièrement intense. Le PDG s’attend malgré tout à voir son chiffre d’affaires dégringoler de 70 % en avril. En dépit d’une activité encore soutenue, l’entreprise a fait le choix de ne pas facturer un grand nombre de messages enregistrés en urgence pour les hôpitaux et structures institutionnelles.
Une bonne surprise néanmoins illustre le besoin de communication des entreprises en temps de crise : un tiers des demandes entrantes sont l’œuvre de prospects inconnus. « C’est un élément qui nous rend confiants pour l’avenir puisque les sociétés se rendent compte que les outils télécoms sont la seule solution pour garder un contact avec leurs clients », note Patrick Velozzo.
La réalité a aussi brusquement contraint la société à reconsidérer certaines priorités. Alors qu’elle allait lancer le déploiement d’un boîtier conçu par le service R & D pour automatiser l’implémentation de messages sur les serveurs téléphoniques de ses clients, la décision a été prise de décaler le lancement de ce produit à la rentrée de septembre.
