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Comment SAG prépare l'après gasoil
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Comment SAG prépare l'après gasoil

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Pour sortir de sa dépendance aux gros donneurs d'ordre et préparer l’après gasoil, le fabricant de réservoirs SAG France a décidé de se diversifier en ciblant des marchés nouveaux et de petites séries. Pour cela, la PME de l’Horme vient d’investir dans son propre atelier de tôlerie.

— Photo : Gilles Cayuela - Le Journal des Entreprises

« Si notre entreprise fête aujourd’hui ses 100 ans, c’est qu’elle a su s’adapter et se transformer. Il n’y a pas de raison que l’on ne parvienne pas à continuer cette transformation », lance Vincent Heydecker, directeur de SAG France (110 salariés ; 20 M€ de CA). Spécialisée dans la production de réservoirs pour des matériels de levage et des véhicules poids lourds, la filiale française du groupe autrichien SAG Motion (1 500 salariés, présent dans 7 pays) est aujourd’hui confrontée à un double enjeu : diminuer sa dépendance vis-à-vis de deux gros donneurs d’ordres, Renault Trucks et Manitou, et préparer l’après gasoil.

« Renault Volvo Trucks, pour qui nous sommes le seul site du groupe à produire des réservoirs en acier, représente à lui seul 75 % de notre chiffre d’affaires. Notre objectif est d’arriver à nous développer sur de nouveaux marchés pour réduire cette dépendance mais aussi d’anticiper le fait qu’avec l’arrivée de nouvelles formes de mobilités plus vertes, l’activité réservoirs gasoil est inévitablement amenée à se réduire », explique Vincent Heydecker.

Le ferroviaire, la marine et l’agriculture dans le viseur

Lucide, le directeur de la PME de l’Horme a donc entamé depuis un an une stratégie de diversification qui doit le conduire à faire passer la part de chiffre d’affaires de la filiale française du groupe Suédois de 75 % à 50 % sous cinq ans. « Comme on ne veut pas perdre de volume avec Volvo, il va falloir en gagner ailleurs », précise le directeur du site, qui a déjà ciblé un certain nombre de marchés porteurs.

« Nous avons déjà commencé à nous développer dans l’industrie ferroviaire mais pour aller plus loin, il y a une certification que nous devons obtenir. Nous cherchons aussi à nous développer dans la marine où un certain nombre de constructeurs français a exprimé des besoins en termes de réservoir d’eau, d’eaux usées et bien entendu de carburant. Nous nous intéressons aussi de près à l’agriculture, avec notamment les grosses tondeuses et les machines de récoltes qui utilisent aussi des réservoirs », développe Vincent Heydecker.

Un atelier de tôlerie et 4 M€ d’investissements sur 4 ans

Pour aller chercher ces nouveaux marchés, SAG France, qui travaillait jusqu’alors sur de très grosses séries, a investi près d’un million d’euros dans un atelier de tôlerie autonome. « Contrairement à Renault Trucks, les nouveaux marchés que l’on veut aller chercher demandent de la production en petites séries et donc une flexibilité plus importante pour répondre à la diversité de conceptions. D’où notre volonté de réinternaliser la partie tôlerie qu’il est facile de sous-traiter quand on gère de gros volumes mais beaucoup moins pour des petits », argumente le dirigeant.

Ce nouvel atelier de tôlerie devrait permettre à SAG France de « pérenniser la production actuelle » et d’élargir son portefeuille clients. Il sera complété par un plan d’investissement de 4 M€ sur les 4 prochaines années. « Ce plan vise à poursuivre la rénovation de nos moyens de production et la robotisation de toute la partie soudure. L’objectif de cette robotisation étant d’aller vers plus de flexibilité tout en abaissant nos coûts de production et en améliorant la sécurité et les conditions de travail de nos salariés », conclut Vincent Heydecker, qui ambitionne d’atteindre « 25 à 26 M€ de CA sous cinq ans ».

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