Depuis sa création en 2010, la société MultiX détection a levé 8,7 millions d'euros. Son dernier tour de table de 3,5 millions d'euros, réalisé auprès de trois investisseurs historiques (ACE management, CEA Investissement et Thalès Corporate Venture) et de deux nouveaux entrants (les fonds Omnes Capital et H3C), vient compléter cette somme. « Cette quatrième levée va nous permettre de financer notre plan industriel et notre programme de développement, avec une nouvelle génération de détecteurs pour adresser de nouvelles applications d'ici 2020 », précise Jacques Doremus, président du directoire et fondateur de MultiX. « Notre vision était de devenir le numéro un mondial du secteur de la détection spectométrique. Nous comptons consolider cette position », affirme Jacques Doremus, qui note qu'il existe peu de concurrence directe sur ce segment. « Nous avons en face soit des start-ups, soit des sociétés cotées en bourse ». Issue du groupe Thalès, son modèle de spin-off lui permet de bénéficier de synergies industrielles sur le site de Moirans, où elle dispose d'une surface de production de 400 m², et d'un portefeuille de brevet du CEA Leti.
100 % d'export
Son principal marché ? La sûreté aérienne, à travers la fabrication de détecteurs qui sont ensuite intégrés dans les scanners des aéroports. « Nos clients sont les sociétés qui fabriquent ces scanners. On en compte une grosse dizaine dans le monde, et nous avons déjà des partenariats avec la majorité d'entre eux », souligne Jacques Doremus. De fait, la société réalise aujourd'hui la totalité de son chiffre d'affaires à l'export, « car l'ensemble des intégrateurs sont basés aux Etats-Unis, en Italie ou en Scandinavie », assure le fondateur. L'administration américaine vient de retenir la technologie de MultiX pour équiper 2.400 scanners de contrôle de bagages dans les grands aéroports. « Le programme de certification va débuter et devrait aboutir en début d'année prochaine ». La production demeurerait à Moirans, avec l'embauche prévue d'une dizaine de personnes d'ici 2018, mais dans le même temps MultiX compte ouvrir une filiale à Washington pour assurer des activités de commercialisation et de lobbying. « Pour convaincre nos clients sur ce marché, nous sommes obligés de convaincre d'abord les utilisateurs finaux », glisse-t-il.
Une diversification amorcée
En plus du marché de la sécurité, la société vient d'entamer une diversification vers le marché du contrôle non destructif, en misant sur les atouts de sa technologie, qui réduirait la marge d'erreur par rapport aux détecteurs de rayons X optiques. Sont particulièrement visés : le contrôle de la qualité alimentaire (mesure du taux de gras, taux de salaison, recherche de contaminants alimentaires tels de petits os, noyaux...), ainsi que le marché de l'automobile, et notamment la filière du recyclage (tri des déchets, contrôle de la qualité des pneumatiques) et certains secteurs de niche (contrôle de la qualité des minerais). « Certains de nos clients sur ces marchés viennent de commencer la commercialisation de systèmes équipés de nos technologies », affirme Jacques Doremus. Après avoir triplé son chiffre d'affaires entre 2015 et 2016 pour atteindre 1 million d'euros, MultiX prévoit d'atteindre 20 millions en 2018 grâce à cette diversification. « Mais le marché de la sécurité restera pour nous majoritaire », estime M. Doremus.
