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Comment Made in Design est tombé dans l'écrin du groupe Printemps
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Comment Made in Design est tombé dans l'écrin du groupe Printemps

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Catherine Colin, créatrice de Made in Design, plateforme de vente de beaux objets, a cédé son capital au groupe Le Printemps. Vingt ans après sa création, la fondatrice du site revendiquant 1 million de visiteurs par mois demeure directrice générale et espère atteindre 100% de croissance d'ici 5 ans.

Catherine Colin, fondatrice et directrice générale de Made in Design cède son capital au groupe Printemps dont Paolo de Cesare est le PDG — Photo : Le Printemps

20 ans presque jour pour jour après la création de sa plateforme Made in Design, Catherine Colin, ne pouvait, assure-t-elle, « rêver mieux ». Le 15 mai dernier, Le groupe Le Printemps (racheté en 2013 par le fonds qatari Divine Investment, pour 1,6 milliard d’euros) est devenu l'unique actionnaire de Made in Design. « Les choses se sont faites directement et simplement entre Paolo de Cesare (nommé PDG du Printemps en 2007, NDLR) et moi, décrit Catherine Colin, la fondatrice de la plateforme de vente d'objets design. J’ai considéré qu’il s’agissait d’une chance magnifique et d’une belle opportunité pour la société ». À la tête d’un site et d’une marque revendiquant un million de visiteurs par mois (110 salariés, dernier chiffre d’affaires publié : 32 M€ en 2016), la plus Parisienne des Grenobloises se réjouit, hier comme présidente et aujourd’hui comme directrice générale, de pouvoir offrir à son « bébé » une croissance « promise de 100 % d’ici 5 ans ».
« Pas de nostalgie » glisse-t-elle, sollicitée pour jeter un œil dans le rétroviseur. « En 1999, j’avais 15 ans de RH derrière moi. La naissance de mon fils a coïncidé avec un besoin de changer de vie », décrit avec un léger accent cette grande dame très chic. « Et, quand on est une femme, on reste confronté au plafond de verre. Créer ma propre structure permettait de m’en affranchir ». Même dans l’escarcelle du Printemps, « Made in design garde son autonomie, son indépendance et son agilité » assure-t-elle. « Notre ancrage demeure en Isère à l’exception du directeur de la communication, du responsable du style et des équipes BtoB qui sont à Paris », décrit la dirigeante formée en droit et en management d’entreprise.

Petit empire construit brique par brique

En Isère justement, rien ne change, 90 % des effectifs se répartissent entre le siège d’Échirolles, Grenoble et Centr’Alp pour la logistique. Le « cœur du réacteur » ce sont 10 000 m² d’entrepôts, 30 000 références environ expédiées quotidiennement dans 90 pays, avec un taux de rotation très rapide, deux mois de stock, pas plus pour faire place aux 300 à 1 000 nouveaux produits par mois.
Les briques de ce petit empire, Catherine Colin les a posées une par une. « J’ai cherché à comprendre les sujets sans vouloir devenir spécialiste. Mon rôle était d’appréhender le marché, de définir des objectifs et la meilleure organisation possible pour les atteindre ». Sa botte secrète : embaucher des profils surdimensionnés pour, après deux ans, leur permettre de retrouver leur niveau et « en avoir encore sous le pied pour accompagner la société dans les années à venir ». S’entourer des bonnes personnes fut et demeure sa stratégie gagnante. Aurait-elle pu poursuivre le développement sur ces mêmes bases ? « J’ai la conviction que non. Le marché va trop vite. Il arrive un moment où on a besoin de moyens quand on est ambitieux, rester seul nous aurait fait perdre beaucoup d’énergie ».

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