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Comment Lyon veut renforcer sa politique de mécénat
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Comment Lyon veut renforcer sa politique de mécénat

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En créant une mission mécénat plus structurée et en diversifiant les projets à soutenir et le profil des entreprises mécènes, la Ville de Lyon a l’ambition de développer sa politique de mécénat d’ici la fin du mandat. Objectif : + 50 % sur les sommes collectées.

La moitié du budget de la Fête des lumières, soit un million d’euros environ, est financée par le mécénat — Photo : Muriel Cholet

Accroître de 50 % environ les sommes récoltées annuellement grâce au mécénat d’ici la fin du mandat, c’est l’objectif que s’est fixé l’équipe municipale de Lyon, qui comptabilise un budget mécénat de deux millions d’euros par an environ. Pour ce faire, la collectivité a commencé par se restructurer en interne. "Jusqu’à présent, l’action de mécénat n’était pas réellement organisée, note Audrey Hénocque, première adjointe à la Ville de Lyon en charge des finances, de la commande publique et des grands événements. Les institutions culturelles avaient des relations avec leurs mécènes. Et pour la Fêtes des lumières, élément important de la stratégie de mécénat de Lyon, la direction des événements et de l’animation passait par un club des partenaires, association créée il y a vingt ans par la Ville, EDF et Soprema."

Diversifier les projets à soutenir

Aujourd’hui, Lyon veut faire évoluer ce "club", qui a été transformé en mission mécénat et doté de trois salariés. L’offre de projets à soutenir a également été revue et étoffée. En plus des actions événementielles et culturelles, la Ville de Lyon propose à ses mécènes de soutenir des projets en faveur de la biodiversité et de l’inclusion sociale. "La culture reste la star du mécénat. Mais les projets liés à la biodiversité intéressent aussi les entreprises, qui peuvent valoriser ces actions auprès de leurs partenaires, leurs salariés et leurs clients", souligne la première adjointe.

Fin septembre, la municipalité a organisé un événement au sein du parc de la Tête d’Or, rassemblant une quarantaine d’entreprises pour leur présenter les petites et grandes serres du parc. Un patrimoine naturel, riche de 12 000 espèces issues du monde entier. Mais un patrimoine menacé puisque 60 % des petites serres sont fermées au public depuis 2006 et que 20 % des collections ont été perdues, "faute d’investissement suffisant". La collectivité a prévu d’importants travaux de restauration, pour environ cinq millions d’euros. Un investissement qui ne pourra se faire sans l’appui de mécènes. "Deux entreprises se sont déjà manifestées pour soutenir le projet", se réjouit Audrey Hénocque.

Attirer les PME vers le mécénat

Pour faire monter en puissance sa mission mécénat, la Ville de Lyon entend également diversifier le profil de ses mécènes. "Actuellement, nous comptons beaucoup de grandes entreprises, des banques, des acteurs du secteur des télécoms, EDF, etc. Nous voudrions atteindre davantage les PME."

Pas question pour autant d’accueillir à bras ouverts n’importe quel acteur économique. La municipalité a instauré l’an passé une charte visant à rappeler les "valeurs" soutenues par la Ville de Lyon. "Les entreprises doivent se retrouver dans ces valeurs. Si elles soutiennent des projets qui nuisent directement à l’environnement ou aux droits sociaux, nous ne pouvons nous associer à elles", précise l’adjointe, évoquant le cas de TotalEnergies, dont la municipalité ne veut accepter le mécénat en raison, notamment, de la poursuite de ses actions d’exploration pétrolière.

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