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Comment le groupe Archer espère pérenniser l'activité textile
Drôme # Textile # Implantation

Comment le groupe Archer espère pérenniser l'activité textile

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Durant la crise, l'entreprise Archer, spécialisée dans la confection de chaussures et basée à Romans-sur-Isère, dans la Drôme, s'est lancée dans la production de masques, investissant dans une vingtaine de machines et embauchant une vingtaine de personnes. Le groupe entend pérenniser cette activité textile et recherche désormais activement de nouveaux partenaires.

Le groupe drômois Archer espère trouver de nouveaux relais d'activité dans le textile pour poursuivre la production de masques — Photo : DR

Comme beaucoup, le groupe Archer (CA 2019 : 21 M€ / 571 collaborateurs) a voulu participer à l'« effort de guerre », durant la crise sanitaire. Mi-avril, il a recruté un peu plus d’une vingtaine de personnes pour investir dans autant de machines d’occasion dénichées ici et là, et ainsi produire quelque 25 000 masques par semaine. Des masques certifiés par la délégation générale de l’armement car Archer ne voulait pas « fournir aux gens des masques qui leurs auraient fait penser qu’ils étaient protégés alors qu’ils ne l’étaient pas », souligne Christophe Chevalier, dirigeant de ce groupe spécialisé dans la confection de chaussures et à qui l’on doit le maintien de la filière dans son bassin historique : Romans-sur-Isère, dans la Drôme.

L’autre particularité du groupe Archer, dont 80 % de l’activité s’est arrêtée durant le confinement, est de ne pas s’être lancé seul dans ce projet. La société a intégré au printemps le projet Résilience. Lancé par le gouvernement au mois de mars, ce projet a rassemblé des PME du textile, des entreprises d’insertion et des entreprises adaptées pour produire en urgence des millions de masques lavables pour les services publics, les entreprises des secteurs prioritaires et les associations venant en aide aux personnes les plus démunies. « L’objectif était également de pérenniser cette production textile par la suite, c’est cela qui nous a plu », explique Christophe Chevalier.

Photo : DR

De l’urgence des masques à une production textile pérenne

Depuis un juin, cependant, le téléphone ne sonne plus pour acheter des masques. Et d’ici fin septembre, le groupe Archer aura honoré l’ensemble de ses commandes. « Après cela, nous n’avons plus aucune visibilité », déplore le dirigeant.

C’est donc « une course contre la montre » qui a été lancée au sein du groupe et des partenaires du projet pour trouver de nouveaux relais d’activité dans le textile. « Le mouvement Résilience pense que nous pouvons nous orienter vers la confection d’articles simples comme les surblouses ou les t-shirts professionnels », évoque Christophe Chevalier. Le groupe Archer est également en discussion avec le groupe nordiste Decathlon « qui a pour projet de ramener une partie de sa production en Europe ».

Si Christophe Chevalier veut pérenniser l’activité textile, il ne veut cependant pas appliquer le même modèle que pour la fabrication de chaussures à Romans-sur-Isère. « Pour la chaussure, nous faisons tout nous-même : de la conception à la distribution en passant par la fabrication. C’était indispensable pour sauver la filière, mais c’est très lourd », décrit-il. Le groupe Archer entend au contraire s’appuyer sur ses partenaires de Résilience pour mutualiser les compétences et répartir les activités pour honorer les potentielles grosses commandes à venir. « Les masques nous ont montré que nous savions nous mobiliser pour produire des choses simples à un tarif raisonnable. C’est la force du réseau qui nous a permis une telle mis en œuvre rapidement. »

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