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Comment la reprise de Toupargel a failli échouer
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Comment la reprise de Toupargel a failli échouer

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Mercredi 18 décembre se tenait l'audience pour la reprise de Toupargel, entreprise familiale pesant 2300 salariés, devant le Tribunal de Commerce de Lyon. Ce jour-là, un emprunt bancaire pesant 10 M€ a bien failli tout remettre en cause et faire fuir les repreneurs potentiels.

— Photo : DR

Gabriel-Léo Bahadourian et son frère, Patrick Bahadourian, actionnaires de références de Agihold (domiciliée au Luxembourg), elle-même propriétaire de Grand Frais proposent, aux côtés d'Arnaud Pascal de reprendre l’ensemble des sociétés de Toupargel. Mais le jour de l'audience, à la veille des vacances de Noël, les trois hommes apprennent l’existence d’un dossier « surprise » dont ni les avocats ni les administrateurs judiciaires ne les avaient informés : un pool bancaire - avec comme chef de file la Société Générale suivie de BNP Paribas, CIC et le Crédit lyonnais - réclame le remboursement d’un prêt de 10 millions d’euros accordé en janvier 2018 à Toupargel pour financer des investissements.

« Plein la tête »

« Ils en prennent plein la tête » dixit un participant lors d’une des suspensions d’audience. Celle-ci est tendue. Commencée mercredi 18 décembre 10 heures, elle s’achève quatre heures plus tard sur des points de suspension. Le lendemain, c’est le CIRI, Comité interministériel de restructuration industrielle - autrement dit le gouvernement - qui reprend la main. À la veille des fêtes de fin d’année et en pleine crise sociale, l’enjeu est lourd. Autour des 2223 salariés, ce sont des foyers entiers, soit près de 10 000 personnes qui sont concernées par la poursuite ou non de l’activité de l’entreprise. Autour du téléphone, la tension est palpable. La Société Générale n’a pris connaissance des modalités du plan de cession que jeudi en fin de matinée, avant la conférence téléphonique. Et déplore ne pas avoir été consultée « ni dans des délais ni dans une forme convenables » des conditions de reprises des repreneurs. « Comprenant l’inquiétude et l’angoisse des salariés », les banques décident « de ne pas privilégier un débat de droit et prennent conjointement la décision de renoncer à l’article L 642-12 alinéa 4 du code du commerce pour des considérations qui n’ont rien de juridique » a fait savoir leur conseil dans un courrier adressé au président de l’audience, Thierry Regond.
 

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