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Comment JST veut renouer avec ses performances d’avant-crise
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Comment JST veut renouer avec ses performances d’avant-crise

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JST est installée depuis 1905, sur 7 hectares, au cœur de Lyon. Voici comment cette entreprise, spécialisée dans la conception, la fabrication et la maintenance de transformateurs électriques, cherche à renouer avec sa croissance d'avant la crise des subprimes de 2008.

— Photo : JST

Le convoi du plus gros transformateur de puissance jamais produit par JST s’est mis en mouvement au cœur de la nuit, début décembre. Départ avenue Paul-Santy (Lyon 8e) direction le port Edouard-Herriot, pour rejoindre Fos-sur-Mer par le Rhône, puis Damman (Arabie Saoudite). Objectif : Ghazlan, ville qui accueille l’une des centrales thermiques les plus puissantes du Moyen-Orient.

Une fierté pour cette entreprise installée à Lyon depuis 1905, sur 7 hectares, et spécialisée dans la conception, la fabrication et la maintenance de transformateurs électriques. Pour l’occasion, la presse avait été conviée à la présentation de ce colosse de 9 mètres de haut, 8 mètres de large, près de 13 mètres de long, pesant 320 tonnes, conçu en 14 mois et vendu plus 6 millions d’euros.

La crise, de plein fouet

Ghazlan, le symbole d’une renaissance ? Peut-être. Cette ETI de 600 salariés, dont la moitié à Lyon, dirigée par Eric Lajus, et détenue par Siparex, Cogerfi, ainsi que l’homme d’affaires belge Gérard Mohr et dix cadres dirigeants, achève une période chahutée. En 2010, son chiffre d’affaires atteignait 115 millions d’euros pour 400 salariés et près de 10 millions d’euros de bénéfices. Le point d’orgue d’une croissance soutenue, avec un chiffre d’affaires triplé entre 2005 et 2010, durant laquelle JST ouvre une filiale en Pologne, puis au Portugal, avant de créer une co-entreprise en Inde.

Mais l’ETI n’échappe pas aux effets collatéraux de la crise économique mondiale. En 2016, elle affichait 82 millions d’euros de chiffre d’affaires. Durant sept ans, elle se recentre sur la France (EDF, RTE, Enedis, Alstom, SNCF, RATP) et notamment sur le programme dit de « grand carénage » d’EDF, visant à prolonger la durée de vie de ses centrales nucléaires.

Fin de la parenthèse

Cette phase descendante désormais achevée, Eric Lajus confirme que l’ETI connaît une « phase de mutation », et promet « une hausse de notre chiffre d’affaires l’année prochaine, pour atteindre 90 millions d’euros ».

La croissance passera par le redéploiement, un temps délaissé, de l’international. JST fait ainsi partie des entreprises retenues par le Coréen Hyundai Rotem qui fournit le matériel roulant des métros de Hong-Kong ou New Dehli. Evoqué aussi le gain d’un « marché important en Afrique », de même qu’aux Etats-Unis, où le réseau des transformateurs électriques, densifié il y a 40 ou 50 ans, « doit être renouvelé ».

En plus de cette vision mondiale, JST qui dédie 4 % de ses revenus à la R&D se tient prêt à accompagner la mutation de ses marchés. « Nous sommes au cœur des enjeux de transition énergétique » rappelle le dirigeant, citant les véhicules électriques ou la place des smartgrids (réseaux intelligents) dans les villes.

Le service et la maintenance des transformateurs reste enfin une autre source importante de revenus, avec des marges intéressantes. « Nous allons proposer davantage d’interventions sur le matériel périphérique que nous ne produisons pas », précise Eric Lajus. « Cela fait partie de notre plan de reconquête de la compétitivité ».

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