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Comment (et pourquoi) le Club Med traite 80 000 CV par an
Lyon # Tourisme # Ressources humaines

Comment (et pourquoi) le Club Med traite 80 000 CV par an

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Pierre angulaire du Club Med, les ressources humaines pour la zone Europe, Afrique, Moyen-Orient sont pilotées depuis Lyon. Au total, 26 recruteurs basés avenue Tony Garnier (Lyon 7e) traitent chaque année plus de 80 000 CV.

La direction opérationnelle du Club Med pour la zone Europe Afrique Moyen-Orient et ses 200 collaborateurs viennent d’emménager avenue Tony Garnier, à Lyon — Photo : Club Med

La marque au trident ne connaît pas la crise. Le Club Méditerranée, fondé il y a 68 ans par Gérard Blitz, transformé en entreprise en 1963 par Gilbert Trigano et aujourd'hui dirigé par Henri Giscard d’Estaing (CA 2017 : 1,5 Md € ; 22 000 salariés), affiche un développement soutenu dans ses stations de montagne, avec une croissance de près de 10 % en 2017 et des investissements majeurs dans les cinq ans à venir. Plusieurs ouvertures ou réhabilitations de stations dans les Alpes sont programmées, représentant plus de 200 millions d’euros d’investissements.

Former la génération Y

Conséquence : la direction opérationnelle Europe, Afrique, Moyen-Orient, basée à Lyon depuis 20 ans, confirme son implantation locale. Les 200 collaborateurs viennent d’emménager avenue Tony Garnier, dans le 7e arrondissement. L’une de leurs missions : le recrutement, pierre angulaire du modèle économique du groupe. L’équipe de Magali Aimé, directrice du recrutement à la tête de 26 personnes, traite plus de 80 000 CV issus de 20 pays. Les candidats postulent pour rejoindre l’une des 41 stations du club, dans 11 pays d’Europe, Afrique et Moyen-Orient.

Le circuit de recrutement correspond à une ingénierie bien huilée pour capter les CV les plus adaptés et sélectionner les meilleurs profils. À la fin du processus, seuls 4 200 saisonniers signeront leur contrat. Biberonnée aux réseaux sociaux, la génération Y attend d’être séduite. « On leur fait la promesse de vivre une expérience unique », glisse la directrice.

Au-delà du slogan, le Club Med propose à ses collaborateurs (G.E. pour "gentil employé" et G.O. pour "gentil organisateur", dans le jargon du club) un programme d’acquisition de compétences relationnelles, techniques, linguistiques, avec accès à des formations en alternance en partenariat avec l’Institut Paul Bocuse ou EM Lyon Business School, par exemple. Enjeu : intégration et fidélisation des équipes.

Pallier la volatilité des nouvelles recrues

Les recrues rejoignent des « villages » composés de 300 à 500 collaborateurs de 20 nationalités différentes. Seuls une dizaine de managers sont en CDI. Les autres, en CDD, ont 34 ans en moyenne et font environ 11 saisons. Une première déperdition de personnel intervient au cours de la première saison, où un saisonnier sur cinq part avant la fin de son contrat. Sur le solde, 4 sur 10 prolongeront l’expérience sur plusieurs saisons. « Voilà pourquoi nous recrutons toute l’année », explique la directrice du recrutement.

À cette volatilité s’ajoute une autre difficulté : capter les bons CV. « Nous serons bons quand 33 CV sur 100 seront dans notre cible. Aujourd’hui un candidat (non-cadre) postule à 10-15 métiers différents », confie-t-elle.

Depuis quelques semaines, le Club Med s’est adossé à deux majors : la plateforme de recrutement hollandaise Connexis adossée au CRM RH WorkDay (Salesforce). « Avec cette double entrée, le candidat deviendra le pivot de son recrutement dans un projet global, soutient Magali Aimé, et sera au centre de son développement professionnel. » À Lyon, les équipes s’apprêtent à recruter 200 à 300 managers destinés à piloter leurs futurs resorts dans les trois prochaines années.

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