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Comment Cholton veut "verdir" les travaux publics
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Comment Cholton veut "verdir" les travaux publics

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Acteur régional reconnu sur le marché des travaux publics, la PME Cholton s’est engagée depuis quelques années sur la voie d’un développement plus durable. Une stratégie que cette entreprise familiale entend poursuivre en investissant dans le verdissement de son activité et au travers d’un projet de développement porté par sa filiale recyclage et valorisation de déblais.

Depuis juillet 2019, Audrey Serpoix-Moroni et ses trois associés Jérôme Serpoix, David Pradier et Christian Cholton se partagent la direction du groupe de travaux publics Cholton — Photo : Cholton

Implanté à Chabanière, à cheval entre la Loire et le Rhône, Cholton (200 salariés ; 20 M€ de CA en 2020) s’est mis en tête de "verdir" son activité. Spécialisée dans les réseaux d’eau et d’assainissement (enfouissement et délégation de services publics), l’électrification rurale et l’éclairage public, la location de camions et le transport de matériaux pour les travaux publics ainsi que le recyclage et la valorisation des déblais du BTP, la PME du Rhône s’est engagée depuis quatre ans sur la voie d’un développement résolument plus durable.

Augmenter la part de l’électrique

"En 2017, nous avons été la première entreprise de travaux publics à faire entrer en Europe une pelle hybride à assistance électrique. En 2019, nous avons investi dans nos premiers véhicules hybrides et nous venons d'acquérir cinq voitures électriques pour nos chargés d’affaires et conducteurs de travaux. Cela représente 25 % de notre parc automobile électrifiable. L’objectif est de faire grandir cette part de 25 % chaque année", expose Audrey Serpoix-Moroni, qui a pris la présidence de Cholton en juillet 2019, à la suite du décès brutal de son père.

Consciente que le tout électrique n’est pas viable dans son activité, "notamment pour les fourgons de chantier toujours sur les routes", la dirigeante entend toutefois positionner Cholton comme "un acteur et non un spectateur du changement climatique". "Les critères environnementaux permettent certes d’améliorer un peu les notes, mais ce n’est pas ce qui va déterminer l’attribution ou non d’un marché public. Ce n’est donc pas une question de business mais de conviction", précise-t-elle.

Conviction qui pourrait pousser Audrey Serpoix-Moroni et ses trois associés, Jérôme Serpoix, David Pradier et Christian Cholton, à effectuer de nouveaux investissements à court et moyen terme. "Nous envisageons d’investir dans des micropelles électriques et dans la pose de panneaux photovoltaïques sur la toiture de notre entrepôt", confie Jérôme Serpoix. Mais l'investissement avec le plus d'impact en termes de réduction d’empreinte carbone pourrait bien venir de Soprodem, la filiale de Cholton.

Des plateformes de recyclage en stand-by

Spécialisée dans le recyclage et la valorisation des déchets inertes du BTP, cette entité créée en 2007 porte un ambitieux projet de développement. "Aujourd’hui, les gens viennent déposer leurs matériaux de démolition et récupérer des matériaux traités et valorisés chez Soprodem à Chabanière. Notre objectif est de créer d’autres plateformes dans la Loire et le Rhône", confie Audrey Serpoix-Moroni. "Idéalement, il faudrait une plateforme par rayon de 30 kilomètres pour limiter les flux de camions", abonde son mari Jérôme Serpoix, qui estime à 2 millions d’euros l’investissement pour créer une plateforme.

Problème, Soprodem se heurte à des réticences. "Cela fait trois ans que l’on cherche des terrains à Saint-Etienne et dans la plaine du Forez, mais les collectivités ne sont pas emballées par l’idée d’accueillir une activité qui génère des tas de terre, de la poussière et des flux de camions", admet la présidente de Cholton. Autre souci, "une plateforme de 1 hectare, ce n’est que 4 à 5 emplois directs". Un ratio insuffisant pour convaincre les collectivités.

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