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Comment Bourgeat met son savoir-faire au service des industriels
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Comment Bourgeat met son savoir-faire au service des industriels

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Fabricant d’ustensiles et d’équipements de cuisine, Bourgeat vient de signer un contrat avec le fabricant du Thermomix pour la production de bols du célèbre robot de cuisine. Un contrat d’ampleur pour l’entreprise iséroise, qui mise en parallèle sur son savoir-faire dans la transformation des métaux pour adresser le secteur de l’automobile ou du médical.

L’entreprise Bourgeat vient de signer un contrat avec Vorweck Elektrowerk pour fournir jusqu’à 1 million de bols du Thermomix — Photo : Bourgeat

Malgré une baisse de 30 % de ses revenus en 2020 en raison de la fermeture des restaurants et de l’absence d’investissement des professionnels, le fabricant d’équipements et d’ustensiles de cuisine Bourgeat (CA 2021 : 50 M€ ; 220 salariés) a le regard tourné vers l’avenir. La société installée à Abrets (Isère), créée en 1912, en a vu d’autres. "Nous ne sommes pas inquiets. Nous prévoyons de revenir cette année à notre niveau d’activité de 2019", avance Henri Bouget, directeur général de l’entreprise.

Co-investissement avec Vorweck

La société vient de signer un nouveau contrat avec le fabricant allemand du Thermomix, Vorweck Elektrowerke, pour produire entre 300 000 et un million de bols du robot cuiseur à succès. Bourgeat devient ainsi le troisième fournisseur de Vorweck pour la production de ce bol, après l’entreprise Guy Degrenne et un fabricant italien. "Nous avons la compétence en emboutissage de pièces profondes, en polissage et en soudure", souligne Henri Bouget, qui mise sur le début d’une longue histoire avec l’industriel allemand.

"Nous nous tournons autour depuis de longues années, ils sont venus nous chercher au regard de nos compétences et en raison de leur volonté de diversifier leurs sources d’approvisionnement", précise-t-il. Pour assurer sa part du contrat, Bourgeat co-investit avec Vorweck dans une ligne de production automatisée qui débouchera sur la création de 30 emplois dédiés.

Miser sur les barquettes inox

En parallèle de ce contrat, la société mise sur son savoir-faire dans la transformation des métaux pour viser un marché d’avenir : celui des barquettes en inox. Alors que la loi sur l'agriculture et l'alimentation dite "Egalim" prévoit la suppression à horizon 2025 des barquettes en plastique dans lesquelles sont servis les repas de la restauration collective, Bourgeat s’est attelé à mettre au point une barquette inox doté d’un couvercle scellable breveté.

Seule entreprise française à en fabriquer, Bourgeat veut convaincre les acteurs de la restauration collective d’opter pour ses produits. "C’est un levier de croissance important sur lequel on croît beaucoup et nous avons déjà les capacités de production", précise le dirigeant, évoquant des adaptations de la ligne automatisée prévues cette année pour permettre une montée en cadence.

"Protégé de la concurrence"

Si l’équipement des restaurants concentre plus de 80 % de l’activité de l’entreprise, la sous-traitance industrielle en forme une part non négligeable. La société fabrique par exemple pour des sous-traitants automobiles allemands des capots de système de freinage en aluminium pour les camions, ou des pièces pour les appareils de scanner pour le secteur médical.

Cette capacité à adresser différents secteurs d’activité permet à l’entreprise d’être protégée de la concurrence à bas coût étrangère, selon le patron. "Nous devons cela à notre diversité d’équipements", avance Henri Bouget. Mais surtout, l’exigence demandée par les secteurs automobile et médical permet à Bourgeat d’appliquer à son marché principal les mêmes process de contrôle qualité. "On est sans cesse en dehors de notre zone de confort et cela se traduit sur la qualité de nos produits", estime-t-il.

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