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Cimalp met un pied dans la chaussure de course
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Cimalp met un pied dans la chaussure de course

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L’entreprise Cimalp, créée en 1964 dans la Drôme par un alpiniste, continue d’innover dans les vêtements techniques dédiés aux sports de montagne pour élargir sa cible. Dernier produit en date : une chaussure de course avec semelles intérieures interchangeables, avec laquelle elle entend partir à la conquête de l’international.

La marque historique de vêtements techniques pour les sports de montagne Cimalp, basée à Valence (Drôme), a mis sur le marché sa première chaussure de course au printemps 2019 — Photo : Cimalp

La marque drômoise de vêtements techniques pour la pratique des sports de montagne Cimalp (1,8 M€ de CA en 2016, 4 M€ en 2018, 15 salariés) fait un pari a priori risqué. Au printemps, elle a sorti sa première paire de chaussures de trail (ou course de plein air) avec un concept inédit : un jeu de trois semelles intérieures amovibles permettant au coureur d'adapter l'épaisseur de la chaussure.

Cette entrée sur le marché ultra-concurrentiel de la chaussure de running n’est pas sans risque pour une entreprise non experte en la matière. « Ce qui me plaît, c’est de développer des concepts qui n’existent pas », confie Lionel Marsanne, directeur général et responsable de la R&D chez Cimalp. « Le médecin du sport Arthur Molique nous disait depuis trois ans qu’il voulait accompagner ses patients vers une foulée plus naturelle mais qu’aucune bonne chaussure n’existait pour cela. » Sans les compétences nécessaires en interne, Cimalp s’est tournée vers des experts, en particulier Spark Lab, agence lyonnaise spécialisée en innovation.

« Nous embauchons 10 personnes sur un an – pas spécifiquement pour notre chaussure mais parce que l’entreprise connaît une croissance globale de 40 à 50 % par an sur les trois derniers exercices. Sur le trail en particulier, tous produits confondus, nous sommes à 100 % de croissance annuelle », précise Lionel Marsanne, qui a repris les rênes de l’entreprise familiale en 2008.

150 000 € d’investissements

Fabriquées au Vietnam comme ses concurrentes les plus prestigieuses, les chaussures de course de Cimalp innovent en proposant des semelles interchangeables. 150 000 euros ont été nécessaires pour développer ce concept protégé par un brevet. « L’investissement a principalement concerné les moules. Nous avons fait le choix de ne développer qu’un modèle hommes, et seulement de la pointure 41 à 46 », indique Lionel Marsanne.

Une prudence de rigueur mais fructueuse car Cimalp a déjà écoulé la moitié de sa production et prévoit de sortir une deuxième version début juillet. Mais toujours pas de modèle féminin au programme. « En trail, les produits féminins représentent seulement un quart des ventes, donc il est plus difficile d’atteindre le seuil de rentabilité », justifie Lionel Marsanne.

Une première ouverture à l’international

Principalement commercialisées en France, notamment via le site web mais aussi chez des revendeurs, les produits de Cimalp sont diffusées depuis le début de l’année en Angleterre. Un défi nouveau pour la marque créée en 1964 qui s’est jusqu’à présent contentée du marché hexagonal et qui compte bien désormais partir à la conquête de l’international, sans pour autant solliciter de nouveaux investisseurs.

La chaussure devrait occuper une place non négligeable dans l’activité de Cimalp, même si Lionel Marsanne « ne pense pas aux parts de marché que ce produit peut gagner ». « Nous ne visons pas le marché de masse », assure le dirigeant. L’objectif de chiffre d’affaires en 2020 sur ce produit s’élève malgré tout à 1 million d’euros et la communication qui a entouré la sortie de la chaussure devrait permettre de booster les ventes de l’ensemble de la gamme trail running de la marque.

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