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Campus industriel de Vénissieux : « Nous serons très exigeants »
Interview Rhône # Industrie

Marc Baeumlin directeur du site Bosch de Vénissieux Campus industriel de Vénissieux : « Nous serons très exigeants »

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Annoncé à la veille de Noël, le futur Campus industriel de Vénissieux (Rhône) apparaît comme un projet ambitieux, arrivant à point nommé : le ministre de l'Economie Bruno Le Maire vient d'annoncer le déploiement du label industriel "French Fab" et le congrès "Entreprise du Futur" co-organisé à Lyon par Visiativ depuis quatre ans a fait carton plein. Mais quelle est la réalité concrète derrière ce concept de Campus industriel ? Les réponses de Marc Baeumlin, directeur du site Bosch de Vénissieux.

— Photo : Bosch

Le Journal des Entreprises : Un Campus industriel est annoncé sur le site de Bosch à Vénissieux. Concrètement, en quoi consiste ce projet ?

M. B. : D'abord, ce n'est pas une exclusivité "Bosch" ! Le Campus est voulu et porté par Lyon Métropole et encouragé par les entreprises membres de Grand Lyon Esprit d'entreprise. Notre société dispose au total de 18 hectares sur ce site de Vénissieux : sept hectares sont occupés par les 500 salariés de la branche Rexroth (conception, production et commercialisation de commandes pour l’interface hommes/engins de chantier). Mais 11 hectares sont inoccupés, laissés vacants après la fermeture de l’usine de panneaux photovoltaïques Sillia VL liquidée en juin dernier. Le Campus prendra pied sur cette zone. Dans ces meilleures années, Bosch y a accueilli jusqu’à 1 000 salariés. Nous avons de la place !

Comment s'est décidé ce projet ?

M. B. : Après la fermeture de Sillia VL, Lyon Métropole s’est rapproché de nous, pour que l’on réfléchisse à la préservation de ce site. Lequel accueille une activité industrielle depuis 1938. Il était hors de question de transformer cet espace en zone pavillonnaire. Coûte que coûte, il faut y maintenir une activité industrielle, alors même que ce terrain est idéalement desservi par deux stations de métro, le train qui s’arrête à Vénissieux et à la croisée de deux boulevards urbains.

Quels sont les axes forts du projet ?

M. B. : Ce « campus » revêt trois volets qui vont se déployer pendant au moins vingt ans. Le premier consiste à accueillir des entreprises qui ont des activités existantes et cherchent à travailler « en meute » pour rester à la pointe des dernières technologies industrielles. Le second volet prévoit d’héberger des start-up industrielles en phase de prototypage ou en début d’industrialisation (comme Boostheat). Troisième volet : proposer des services via « La Ruche » aux start-up mais aussi aux industries plus matures.

La Ruche, késako ?

M. B. : Nous n’avons pas encore arrêté la structure juridique. Il s’agit d’un pôle rassemblant des compétences des différentes parties prenantes, Caroline Félix pour Bosch en l’occurrence, qui peut apporter un appui à des besoins techniques, technologiques, liés aux besoins en innovation des entreprises et start-up qui s’implanteront sur le site.

Quels types d’entreprises peuvent candidater ?

M. B. : Nous recevons déjà des demandes entrantes. Il s’agit d’accueillir une dizaine de start-up, mais nous serons très exigeants sur la portée du projet en volume d’emplois. Les projets doivent aussi faire appel aux dernières technologies industrielles. Aucune décision n’est encore arrêtée à ce stade.

Quelles sont les échéances ?

M. B. : Le concept est posé mais dans le détail le montage financier n’est pas arrêté, de même que les éventuels partenaires industriels, la nature juridique de La Ruche, la prise de participation potentielle des fondateurs dans les start-up etc. Les premières arriveront courant 2019.

Propos recueillis par Audrey Henrion

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