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Bony change de mains mais pas de trajectoire
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Bony change de mains mais pas de trajectoire

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Repris en 2013 par le fonds d'investissement lyonnais Seconde Chance, le fabricant stéphanois de briques réfractaires Bony SA change de mains mais pas de stratégie pour doubler son chiffre d'affaires à horizon de neuf ans.

Spécialisée dans la fabrication de briques réfractaires, l'entreprise stéphanoise Bony SA entend se développer dans les nouveaux marchés de l'environnement — Photo : Bony SA

Placé en procédure de sauvegarde en 2011 et repris à la barre du tribunal de commerce en avril 2013 par Seconde Chance, le fabricant stéphanois de produits et briques réfractaires (résistants à la chaleur) pour fours industriels et hauts-fourneaux Bony SA change de mains. Après avoir investi six années et 700 000 € - complétés en 2017 par l'entrée au capital à hauteur de 500 000 € du Fonds Régional d’Investissement Auvergne-Rhône-Alpes - pour remettre l'entreprise sur de bons rails, Eric Vannoote, le président de Seconde Chance, vient de transmettre la société à Christian Lalo avec le concours de Business Consulting Group.

Ingénieur Arts et Métiers, âgé de 53 ans, Christian Lalo est un professionnel des process industriels. Ancien cadre de Seb et de Renault Trucks, il aura la lourde tâche de poursuivre sur la voie tracée par Eric Vannoote. Une voie qui a permis à Bony et ses 40 salariés de passer de 7 M€ de chiffre d'affaires en 2013 à 9,3 M€ en 2018, et surtout de 1,3 M€ de pertes à 1,5 M€ de bénéfices. Comment ? Grâce à une recomposition du portefeuille clients.

Cap sur le marché de l'environnement

« Quand je suis arrivé, Bony faisait 50 % de son chiffre d'affaires avec la sidérurgie. Mais ce marché s'est effondré avec la crise. Aujourd'hui, la sidérurgie va mieux mais elle ne représente plus que 15 % de notre chiffre d'affaires. Pour compenser, nous avons redéveloppé nos produits pour aller chercher d'autres secteurs industriels, comme la verrerie avec des clients comme Saint-Gobain, mais aussi les marchés de l'environnement avec des produits innovants à forte valeur ajoutée dédiés à l'incinération de déchets industriels et domestiques », expose Eric Vannoote.

Une stratégie que Christian Lalo entend poursuivre avec des objectifs ambitieux. « Bony s'est fortement développé dans l'incinération de déchets. L'avantage, c'est que se sont des marchés très stables et porteurs. L'idée est de faire en sorte que la part environnement, qui représente 8 % de notre chiffre d'affaires, puisse atteindre les 20 % dans les années à venir », ambitionne le nouveau dirigeant.

Conquérir l'international en solo

Pour y parvenir, Bony mise sur le lancement programmé de nouveaux produits développés par ses trois docteurs en sciences des matériaux mais aussi sur l'international. « 70 % de nos produits sont destinés à l'étranger. Les clients sont souvent de très gros donneurs d'ordres français, comme Veolia que l'on accompagne à l'international », explique Eric Vannoote. « Notre objectif est de continuer à les accompagner mais si on peut aussi aller chercher des clients étrangers en direct, on ne va pas s'en priver », complète Christian Lalo. Il entend également poursuivre le développement amorcé dans les fours de cuisson d'anodes, utilisés pour la cuisson de l'aluminium, qui représentent 12 % du chiffre d'affaires aujourd'hui.

Une feuille de route extrêmement claire, qui devrait permettre à Bony de franchir dès cette année les 10 M€ de chiffre d'affaires et « de le doubler d'ici à neuf ans », conclut Christian Lalo.

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