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Boehringer Ingelheim : « Lyon demeure le centre de gravité de l’activité santé animale »
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Jean Scheftsik de Szolnok président France de Boehringer Ingelheim Boehringer Ingelheim : « Lyon demeure le centre de gravité de l’activité santé animale »

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Mi-décembre, les salariés de Boehringer Ingelheim en France (2 800 dont 1 600 à Lyon et dans son agglomération) ont été informés d’une "réorganisation" de l'entreprise du médicament devant conduire à la suppression de 327 postes : 197 en santé humaine et 130 en santé animale. Jean Scheftsik de Szolnok, président France du groupe allemand, fait le point sur les postes concernés par ces suppressions dans le Rhône.

Malgré l'annonce de suppressions de postes, Boehringer Ingelheim France, représenté par Jean Scheftsik de Szolnok, dit "vouloir construire un champion européen du médicament sur un solide socle franco-allemand" — Photo : Boehringer Ingelheim

Votre groupe Boehringer Ingelheim a annoncé vouloir supprimer 327 postes en France. Avec plus de 1 600 collaborateurs dans Lyon et son agglomération, de quelle façon le territoire sera-t-il impacté ?

Jean Scheftsik de Szolnok : Sur les 327 postes supprimés en France, 70 concernent des fonctions tertiaires de l'activité "santé animale" France à Lyon, basées dans l'immeuble "Boréal" de Gerland. Ces postes qui touchent à la stratégie et à la logistique internationale sont supprimés car déplacés à Ingelheim, au siège "monde" de l'activité santé animale. Mais Lyon reste notre centre de gravité pour l’activité santé animale : 85% des produits fabriqués ici sont exportés. Par ailleurs, nous "rapatrions" 40 salariés jusqu’alors répartis à Reims et Paris - RH, finances, administration et communication - à Boréal. Et puis il reste encore 50 postes à pourvoir à Gerland en plus des deux créations de postes. Ainsi, au 31 octobre 2018, le site accueillait 534 salariés : ils seront 580 fin 2019.

Quel est le calendrier des départs ?

J. S de S. : Le projet de réorganisation a été présenté au CE extraordinaire et aux employés mardi 11 décembre. La première réunion aura lieu le 19 décembre. La phase de négociations pourrait prendre entre 3 à 4 mois. Ensuite nous mettrons en marche un plan de départs volontaires pour accompagner les salariés qui le souhaitent à quitter l'entreprise. Cela permettra de diminuer le nombre de départs contraints via du reclassement, des pré-retraites, des aides à la reconversion ou à la création d’entreprise… Ensuite nous entrerons dans une période de notification de fin de contrat. Je ne prévois pas de départs contraints avant septembre 2019.

Vous misez sur la France pour la santé animale. Comment se porte l’activité santé humaine dans l’Hexagone, par ailleurs davantage touchée par votre réorganisation ?

J. S de S. : En santé humaine, nous faisons face à des difficultés de croissance avec -18% de CA ces deux dernières années. L'une des difficultés tient au fait que notre gamme de médicaments antidiabétiques a été désavouée par la Haute Autorité de Santé, jugeant qu'elle n’apportait pas de progrès thérapeutique. Or cette gamme pèse 25% du portefeuille de groupe. Pour nous, la situation de la France dans son activité "santé humaine" apparaît comme assez particulière... Heureusement, avec l'acquisition de Mérial, l'Hexagone est devenu pays stratégique. Et nous continuons de vouloir construire un champion européen du médicament sur un solide socle franco-allemand.


335 M€ investis à Lyon et son agglomération depuis l'acquisition de Mérial en 2017

* 200 M€ pour la construction d’une nouvelle usine pour la production de vaccins en Santé Publique Vétérinaire (fièvre aphteuse principalement) à Jonage

* 65 M€ pour la construction d’un nouveau bâtiment de formulation et remplissage de vaccins aviaires sur le site de Lyon Porte des Alpes à Saint-Priest

* 70 M€ pour la construction du nouveau site de R&D vaccins, implanté sur le site de Lyon Porte des Alpes (inauguration le 12 octobre 2018) à Saint-Priest

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