Il y a tout juste deux ans, le groupe allemand Boehringer Ingelheim (CA 2020 : 19,6 Md€ ; 52 000 salariés dans le monde), spécialisé dans les vaccins vétérinaires, annonçait un investissement de 200 millions d’euros sur la Zac des Gaulnes à Jonage, dans la métropole lyonnaise, pour la construction d’un nouveau site de production et d’une réserve stratégique de vaccins vétérinaires dédiés à la lutte contre les épidémies de fièvre aphteuse et de fièvre catarrhale ovine.
Vingt-quatre mois plus tard et alors que le chantier est presque terminé, le groupe remet au pot et engage un investissement de 100 millions d’euros supplémentaires, a annoncé le 8 octobre Erick Lelouche, président de Boehringer Ingelheim France, qui accueillait à Jonage la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher.
Adapter une production à de nouvelles maladies
"Avec ce nouvel investissement, nous allons augmenter nos capacités de production et de stockage et adapter les lignes de production à d’autres maladies, notamment les vaccins porcins et aviaires", souligne Erick Lelouche, qui compte "anticiper plus efficacement les futures épidémies".
Sur l’emprise de quatre hectares où sont bâtis les deux bâtiments d’une surface totale de 15 000 m², Boehringer Ingelheim va donc adapter un outil qui n’est pas encore entré en production. La mise en service du complexe industriel est attendue pour 2023, avec jusqu’à 600 millions de mono-doses produites par an de vaccins contre la fièvre aphteuse ou la fièvre catarrhale ovine.
Le site, dans sa version initiale, accueillait déjà une capacité de stockage d’antigènes permettant de réduire les délais dans la production de vaccins de plusieurs mois (6 à 9 mois) à seulement quelques jours (5 à 11 jours). Cette banque d’antigènes va être augmentée. Plus d’une centaine d’emplois hautement qualifiés seront créés dès la mise en service du site.
Une partie de l’investissement servira également à financer les trois mois de retard pris par le chantier avec la crise du Covid-19. 150 entreprises ont travaillé sur le site au plus fort du chantier.
1 500 salariés dans la région lyonnaise
Le géant allemand bâtit ainsi dans la métropole lyonnaise un complexe pharmaceutique de haute technologie. Doté d’un laboratoire confiné, de systèmes de traitement et de filtration des effluents de production et de l’air, de cuves automatisées de 11 000 litres, l’ensemble de bâtiments est déjà bien avancé. "Nous sommes en phase de réception, il nous restera à réaliser l’étape de qualification des procédés de production pour obtenir, l’an prochain, l’autorisation d’exploitation", précise Lionel Badarous, directeur du site.
Ce nouvel engagement financier de Boehringer Ingelheim, qui a investi plus de 500 millions d'euros investis depuis 2016 en France, fait de l’agglomération lyonnaise un territoire clé dans la stratégie de développement du groupe allemand. Le groupe détient quatre sites industriels, de R & D et tertiaires dans le Rhône (Lyon Gerland, Lyon Porte des Alpes, Jonage et Lentilly) et un dans l’Ain (Saint-Vulbas). Il y emploie plus de 1 500 salariés sur les 2 362 du groupe en France (sur dix sites). La filiale française du groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 405 millions d'euros en 2020.