Biossun : « Sécuriser une croissance à deux chiffres »
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Biossun : « Sécuriser une croissance à deux chiffres »

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Il y a neuf ans, Frédéric Foretti lançait Biossun, avec deux associés, Depuis, il gère une croissance soutenue et continue, avec un exercice 2016 en hausse de +12%. Témoignage.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« Nous bouclons notre huitième année de croissance avec dans le viseur l'objectif « 20/20 » : 20 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020. Une perspective réaliste compte tenu de notre année 2016 (13,1 millions d'euros avec 10 % d'Ebitda, contre 11,7 en 2015) durant laquelle nous sommes passés de 27 salariés à 43 début 2017. Une sacrée étape a été franchie pour nous ! Pourtant nous étions partis d'une feuille blanche en 2008, année de la crise des subprimes durant laquelle les banques avaient fermé toutes les vannes. À l'époque nous avions parié sur le déclin des stores en tissus auprès des clients CSP +. Notre intuition était la bonne. Les premières années nous avons externalisé la production de l'ensemble de notre gamme chez des industriels tels que le Norvégien Hydro ou l'Espagnol Metales. Nous commercialisions nos produits via un réseau de distribution d'une cinquantaine de partenaires (storistes, vérandalistes, spécialistes de la menuiserie aluminium...) en France et dans les DOM-TOM. Mais dès 2013, changement de cap et évolution importante dans notre processus de production : Biossun achète alors ses profilés en aluminium dans une usine proche de Nantes. Le laquage est réalisé en Isère, à Sassenage chez Saunier-Plumaz. Mais, pour sécuriser notre outil de production, nous sommes entrés dans le capital de ce fournisseur en prenant 15 % des parts en 2015 ».

Intégration d'un sous-traitant

« Quelques mois plus tôt, en avril 2014, nous avions franchi une étape décisive : la création d'un site de production et logistique sur un terrain de 2 600 m². Un investissement conséquent de 650 000 euros pour le bâtiment et 500 000 euros pour l'achat des machines supporté par l'arrivée de Garibaldi Participations (filiale de Banque Populaire Loire et Lyonnais ) entrée à hauteur de 10 % au sein de notre capital. Aujourd'hui 3 500 pergolas sortent chaque année de notre nouvel outil de production. Nous pourrons aller jusqu'à 6 500 pergolas par an grâce à nos réserves foncières. D'ailleurs, nous quittons cette année Caluire (69) pour Sassenage, commune située à l'entrée de Grenoble où s'installe notre siège social. En parallèle, fin 2016, nous avons poursuivi notre stratégie d'intégration en rachetant un fonds de commerce de l'entreprise BCM qui usine nos profilés d'aluminium. Plutôt que de sous-traiter cela chez eux, nous avons repris les machines et les hommes, un investissement de 400 000 euros. »

R&D

« Nous sommes aujourd'hui autonomes sur l'ensemble de nos besoins : stock, usinage, peinture, contrôle qualité, emballage et distribution. Ceci nous permet de garder en interne l'intégralité de la valeur ajoutée sans avoir à payer les marges de nos fournisseurs. Nous sommes à la fois très compétitifs et très réactifs car un client professionnel (25 %) ou les particuliers n'attendent pas deux mois pour être livrés. Côté développement, nous avons bouclé 2016 en créant deux filiales de distribution : Biossun Méditerranée pour distribuer nos produits dans le Sud de la France et Biossun Alpes pour les départements du Rhône, de l'Isère et de l'Ain. Une nouveauté également puisque nous étions jusqu'à présent distribués par réseau de concessionnaires en charge de la vente et de la pose. Nous sommes par ailleurs sur le point de créer une autre filiale, en Floride en septembre 2017. Et, compte tenue de la politique protectionniste du Président Donald Trump, nous avons plutôt intérêt à tout produire sur place. Nous consacrons également 7 % du chiffre d'affaires au développement de nouveaux produits ou leurs fonctionnalités. Ainsi en 2017 nous lancerons une pergola à lames rétractables et orientables assortie d'une campagne de publicité et communication conséquente dans l'Hexagone, dotée de 1,5 million d'euros de budget. Et pour cause, le marché français représente encore 70 % de notre production, le delta est commercialisé en Suisse, en Allemagne, au Benelux, Espagne, Portugal ou Maroc. Ces développements sont rendus possibles par notre assise financière solide : nous ne nous sommes jamais distribués de dividendes, les bénéfices sont reversés au profit du groupe. »

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