Avant de lancer l’école Le Bahut, jeune école lyonnaise qui forme des concepteurs e-learning et des responsables de formation numérique, Sylvain Tillon a créé trois autres entreprises. Lucyf’hair, une entreprise d’accessoires pour cheveux (liquidée depuis), l'agence de conseil en pédagogie Sydo dont il a transmis les rênes à sa compagne, et Tilkee, un prospère éditeur de logiciels d’où il a été débarqué par ses investisseurs fin 2019. Un parcours semé d’embûches et de rebonds, dont il a tiré le livre 100 conseils pratiques pour couler sa boîte (Eyrolles, 2016).
De cette dernière expérience, le trentenaire ne garde aucune amertume, faisant même profil bas. "J’étais en situation d’échec à ce moment-là dans la boîte, il fallait faire sans doute autre chose. C’est le cas, Tilkee va très bien, et même mieux sans moi", décrit celui qui a vécu "douloureusement" un départ express, en 48 heures. Son cas n'est pas isolé selon lui : "Vous n’imaginez pas le nombre de fondateurs qui se font débarquer."
Entreprendre de nouveau
Avec le recul, ce serial entrepreneur conseille à ses pairs qui connaissent la même situation de se rapprocher du tribunal de commerce. Et de ne pas hésiter à se tourner vers des associations telles que 60 000 rebonds ou Second Souffle car, livre-t-il, "on se retrouve très seul, les salariés n’ont pas la force de vous soutenir, vos proches ne comprennent pas toujours. Il faut aller voir des gens qui sauront vous aider, qui vous donneront des clés pour repartir ou vous offriront peut-être un autre job pour entreprendre de nouveau un jour". Avec ce dernier conseil : "faites attention à vous, protégez-vous", le plus gros échec peut être financier, prévient-il.