Benoît Beylier : Des ballons éclairant sur le monde

Benoît Beylier : Des ballons éclairant sur le monde

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P-dg d'Airstar, PME spécialisée dans les ballons éclairants qui se développe à l'international, Benoît Beylier profite de ses voyages pour se passionner de géopolitique et s'ouvrir aux autres cultures. Vanessa Genin
— Photo : Le Journal des Entreprises

P-dg d'une PME qui se développe de façon fulgurante à l'international, Benoît Beylier voyage en permanence d'un continent à l'autre. En effet, spécialisée dans les ballons éclairants à la fois pour l'événementiel, les plateaux de cinéma et la construction, Airstar (13 filiales dans le monde; 120salariés, dont 45 au siège à Champ-près-Froges; CA 2009: 16M€) a exporté son savoir-faire quasiment dès le début de sa création en 1994. «Nous avons ouvert des filiales très tôt, acquiesce le P-dg. Ce qui me vaut aujourd'hui d'être nommé conseiller du commerce extérieur pour la France. C'est un réseau de chefs d'entreprise régionaux impliqués à l'international pour promouvoir l'export auprès des pouvoirs publics, chefs d'entreprises, étudiants...» C'est l'occasion pour Benoît Beylier de partager son expérience. Une expérience qui résulte d'un parcours assez atypique.




Le duo avec Pierre Chabert

En effet, alors qu'il était étudiant à l'École supérieure de commerce (ESC) de Grenoble, Benoît Beylier n'a pas cherché, comme la plupart de ses camarades, à intégrer un grand groupe pour y faire carrière. Il s'est intéressé au projet de ballons éclairants porté par Pierre Chabert. À la sortie de l'école, il se lance avec lui dans la création d'Airstar. «Je n'avais rien prévu pour autant, précise Benoît Beylier. Le projet m'a accroché. Il faut dire que c'est un produit magique qui, encore aujourd'hui, suscite toujours des réactions très positives quand on le dévoile. Avec le recul, je me dis que Pierre Chabert et moi, nous nous sommes bien complétés. Lui, plus spécialisé dans la production et la technique et, moi, dans la gestion et le marketing. Pour autant, j'ai été pris dans le mouvement. On n'avait pas du tout formaté un business plan dès le début, en se disant, dans quinze ans, la société sera comme ci ou comme ça. Ça s'est construit au fil des années.» Face au développement de la PME, il prend rapidement des responsabilités. Notamment à l'international. Il devient d'ailleurs président d'Airstar America en 2003. Quatre ans qui passent à toute vitesse tant il est pris dans le tourbillon de la croissance de la filiale américaine. C'était aussi un projet familial. «Nous sommes partis à quatre et sommes revenus à cinq, lance-t-il dans un sourire. Ce fut une super expérience pour toute la famille. Les enfants ont parlé une autre langue. Nous avons découvert un pays, une culture... Et le retour s'est bien passé aussi!» Il faut dire que c'est à ce moment-là, en 2007, qu'il devient P-dg d'Airstar tandis que Pierre Chabert retourne à ses premiers amours en prenant la direction de la R & D pour inventer de nouveaux ballons éclairants mais aussi volants!




Discussions géopolitiques

«J'ai la vie d'un cadre à l'export, c'est-à-dire, qui voyage beaucoup», explique Benoît Beylier. Tous ces voyages lui donnent envie de mieux comprendre les enjeux de géopolitique mondiale. «J'ai souvent des discussions politico-économiques avec mes contacts à l'étranger, confie-t-il. La géopolitique me passionne. Cela permet de relativiser ce qu'on attend en France pour se construire sa propre opinion.» Et puis c'est l'occasion de lever le voile sur certaines cultures. «On a parfois des a priori sur les pays du Golfe, précise-t-il. Mais quand on entre dans la vie des gens, c'est très différent. Dans ces pays, j'ai par exemple de très bonnes relations pour le business qui sont devenues quasi amicales.» Marié et père de trois enfants de 12, 9 et 5 ans, Benoît Beylier ne déroge pas à la règle de quatre semaines de vacances par an. À la mer ou à la montagne, c'est aussi l'occasion de partager des moments sportifs en famille. Car le P-dg a inoculé le virus du sport à ses enfants; vélo, squash, tennis, ski... Pour lui, le sport permet de décompresser et de se surpasser. «J'aime aller au-delà de mes limites. Plus jeune, j'ai fait beaucoup de compétitions, et je n'ai pas oublié l'adrénaline. Ce sont des sensations fortes.»