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[Bel Air Camp 2/5] Versus Signalétique : « Ne pas vivre ce désastre seul, ça me sauve »
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[Bel Air Camp 2/5] Versus Signalétique : « Ne pas vivre ce désastre seul, ça me sauve »

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Mardi 8 octobre, Farid Bahri est arrivé le premier sur place, à Bel Air Camp. Il était 7 heures et l’incubateur de Villeurbanne était en feu. Le dirigeant de Versus Signalétique a donné l’alerte. Sa consolation pour tenir face aux conséquences du sinistre : faire partie d’une communauté.

— Photo : Audrey Henrion / JDE

Un canapé bleu canard installé dans le hall, un pêle-mêle de photos pour rappeler le Bel Air d’avant et une salle de réunion équipée, comme il se doit, d’une machine à café. « On se rapatrie au Bel Air 3 pour offrir à ceux qui le veulent un espace de coworking. On a tout installé entre hier et ce matin (entre le 9 et le 10 octobre, NDLR) », glisse Karine Volo, responsable de l’accueil chez Bel Air Camp. Ici, dans le bâtiment normalement loué à des clients, on croise quelques « chefs » et leurs équipes.

Le plan de Bel Air Camp — Photo : DR

Trois ans partis en fumée, pour Farid Bahri

Arrive Farid Bahri. L’homme a mis son badge autour du cou par habitude, mais le tourniquet qui protégeait l’entrée de Bel Air Camp ne servira plus. À la tête d’une société unipersonnelle, Versus Signalétique (spécialisée dans le marquage et la signalétique), le dirigeant s’apprêtait à effectuer sa première embauche. Mais de son local de 26 m² qu’il louait depuis deux ans, les adhésifs, le lettrage, les outils et les prototypes, il ne reste rien. « Trois ans de travail parti en fumée », murmure-t-il.

Ce jeudi 10 octobre, il est passé à Bel Air 3, « plutôt que de rester chez moi ». L’après-midi même, Adrien Gagnepain, dirigeant de l’Atelier du Covring et de l’Enseigne, à Saint-Priest, lui a ouvert les portes de son atelier. « Ma reconnaissance est immense, glisse-t-il. Je ne baisse pas les bras : je vais livrer mes clients qui se montrent très compréhensifs. »

Deux jours plus tôt, Farid Bahri était arrivé le premier sur place à Bel Air Camp. Il était 7 heures. C'est lui qui a donné l’alerte aux secours. Sa consolation aujourd'hui : faire partie d’un groupe. « Ne pas vivre ce désastre seul, s’appuyer sur la force du lien, ça me sauve », conclut le dirigeant de Versus Signalétique.

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