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Be. My Media s'engage dans l'éducation aux médias
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Be. My Media s'engage dans l'éducation aux médias

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Fondée en 2018, Be. My Media adresse le segment de l’éducation aux médias des 15-25 ans à travers une application et des services mettant en avant le développement de la pratique de l’information. La société vient de lever 250 000 euros auprès du fonds evergreen CoopVenture.

Bertrand Giffon et Valerian Pêpe, cofondateurs de Be. My Media veulent enseigner l’éducation aux médias aux 15-25 ans — Photo : DR

"Aujourd’hui, la parole d’un Youtubeur porte presque autant que celle du politique". Le constat est sévère. Il est asséné par Bertrand Giffon, cofondateur et CEO de la start-up savoyarde Be. My Media (5 salariés) qui a fait de l’éducation aux médias son crédo. La jeune pousse, fondée fin 2018 et installée à Aix-les-Bains, développe une application et des services autour du développement des connaissances et des compétences sur les pratiques informationnelles.

"L’éducation aux médias est un des grands enjeux de notre société face au développement du digital et des réseaux sociaux. Cela nécessite de l’enseigner dès le plus jeune âge afin de travailler au développement d’un esprit critique et de compétences professionnelles", estime Bertrand Giffon, ancien menuisier, reconverti. Conçue autour de deux volets, l’application propose à ses utilisateurs de s’informer à travers 400 sources de médias (presse écrite, web et audiovisuelle) variés et pluralistes à travers un agrégateur de contenus augmenté par un algorithme qui propose d’autres sources sur le sujet consulté. Par ailleurs, l’appli dispose d’un service d’apprentissage pédagogique pour développer les connaissances et les compétences liées à une pratique responsable de l’information et plus largement dédiée au développement des softskills (ou compétences commune) tels que la curiosité, la culture générale et l’esprit critique.

Premier ticket du fonds CoopVenture

La société vient de lever 675 000 euros dont 250 000 euros de financement en private equity proviennent de l’entrée au capital du fonds CoopVenture, dédié à l’accompagnement de sociétés du numérique régionales souhaitant se développer sur le territoire. "Il s’agit du premier ticket engagé par le fonds evergreen CoopVenture", relève Olivier Althuser, directeur du fonds. "Nous nous engageons auprès de la Scop Be. My Media pour l’accompagner dans son déploiement et sa montée en puissance", précise-t-il. Ce financement doit permettre à la start-up savoyarde de se structurer sur les plans marketing et commercial, recruter et internaliser les développements techniques et pédagogiques du service. À horizon 3 à 5 ans, la société réinvestira dans le fonds jusqu’à 4 fois la somme reçue sur une durée de sept ans.

Destinée à d’une cible de jeunes âgés de 15 à 25 ans, Be. My Media commercialise des licences à l’Éducation nationale mais également à l’enseignement supérieur. Déployée au sein de l’université de Montpellier, de l’Inseec ou du CFA FormaSup, l’application est déjà utilisée par près de 10 000 personnes. Be. My Media a également pour vocation à intervenir auprès des jeunes issus des quartiers prioritaires du territoire (La Duchère, Villeurbanne, Vaulx-en-Velin…). Début 2022, elle adressera deux lycées pilotes afin d’appréhender les enjeux de son déploiement auprès d’autres établissements.

Convaincre les éditeurs de presse

"Aujourd’hui, 95 % de notre énergie et de notre temps est consacré aux marchés de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur", note Bastien Giffon qui n’oublie pas le marché des entreprises. "Proposer aux salariés notre application fait partie de notre plan de développement à moyen terme", souligne-t-il, tout comme celui des retraités.

Reste à la société de convaincre et de trouver des accords avec les éditeurs de presse pour l’exploitation des contenus abonnés. "C’est un chantier majeur sur lequel on travaille et que l’on souhaite faire avancer pour trouver un système de rétribution des médias compatible avec notre modèle", pointe le fondateur qui exclut l’exploitation publicitaire des données utilisateurs comme moyen de rétribution. Bertrand Giffon espère atteindre le seuil de rentabilité d’ici 2023.

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