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Avec Boiron, la start-up de soins du visage sur-mesure Abbi veut s’emparer des pharmacies
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Avec Boiron, la start-up de soins du visage sur-mesure Abbi veut s’emparer des pharmacies

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Après avoir cédé 70 % de son capital à Boiron en février 2022, la start-up de cosmétiques sur-mesure Abbi, s’apprête à lancer son miroir à selfies et ses soins en pharmacie. Pour Boiron, c’est une première opération de croissance externe qui en augure d’autres.

Joanna Ifergan, fondatrice de la start-up Abbi — Photo : DR

L’équipe de sept personnes, emmenée par Joanna Ifergan, intarissable biochimiste à l’origine de la société de cosmétiques Abbi, vient tout juste de s’installer à Sainte-Foy-lès-Lyon, au sein du grand parc du site du groupe Boiron (2 770 salariés, 455 M€ de CA en 2021). Déjà, dans l’un des quinze centres de préparation du groupe spécialisé dans les thérapies homéopathiques, les premiers flacons de la marque sont préparés, à la main, par des pharmaciens, avant d’être expédiés vers les officines, via le réseau de distribution de Boiron.

Créée en 2017, Abbi entend "remettre le monde de la cosmétique à l’endroit". "Nous voulons analyser les besoins de chacun avant de leur proposer un soin adapté et personnalisé", explique Joanna Ifergan. L’entreprise permet, après la prise d’un selfie via une application sur smartphone, ou via un miroir interactif installé sur une borne dans les pharmacies commercialisant la marque, d’analyser, grâce à une technologie basée sur l’intelligence artificielle, la peau et ses problématiques pour proposer à chaque client, un soin sur-mesure, concocté à partir d’une banque de 26 principes actifs. Des principes actifs d’origine naturelle, passés entre les mailles de la "longue liste noire" dressée par Joanna Ifergan. "En termes de développement, nous sommes prêts, explique la biochimiste. Notre limite, jusqu’à présent, c’était la commercialisation."

Abbi, première pierre de la stratégie de croissance externe de Boiron

Une limite qui a été dépassée, fin février 2022, en faisant entrer Boiron au capital de la start-up à hauteur de 70 %. "Et nous avons l’ambition d’acquérir, dans trois ans, les 30 % restants", affirme Valérie Lorentz-Poinsot, la directrice générale des laboratoires. Trois millions d’euros vont être investis par Boiron la première année pour produire les flacons d’Abbi, et surtout accélérer leur commercialisation en pharmacie. "Au démarrage, la force de frappe de Boiron va permettre un déploiement beaucoup plus rapide en pharmacie. Mais la start-up devrait s’autofinancer ensuite, projette la directrice générale. Une trentaine de pharmacies est actuellement équipée d’une borne. D’ici la fin de l’année, elles devraient être environ 1 000. "Nous visons d’abord le sud de la France, car la demande y est plus forte. Mais l’objectif est de mailler l’ensemble du territoire", explique la fondatrice.

Si Boiron était "déjà présent dans le secteur de la cosmétique", comme le rappelle sa directrice générale, évoquant notamment une gamme à base de calendula bio, le groupe n’allait "jusque-là pas jusqu’au soin, comme nous permet de le faire Abbi." Cette prise de participation intervient un peu plus d’un an après la fin du remboursement de l’homéopathie par l’Assurance maladie. "Dans ce contexte, nous devons nous montrer innovants", affirme Valérie Lorentz-Poinsot. Raison pour laquelle, Boiron a décidé, l’an passé, de réaliser des opérations de croissance externe. Abbi constitue la première. D’autres suivront.

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