Météo au beau fixe pour Lyon-Saint-Exupéry, deuxième aéroport régional français, géré depuis mars 2016 par Vinci Airports. Comptant 11 millions de passagers en 2018, il connaît une croissance de +27 % de passagers depuis 2015, avec 12 nouvelles compagnies et 130 destinations. Dont 34 nouvelles, qui « nourrissent la croissance de façon très robuste car elles ne font pas concurrence aux existantes », note Cédric Fechter, directeur général d'Aéroports de Lyon, structure qui gère Lyon-Saint-Exupéry et Lyon-Bron.
Les compagnies low-cost connaissent une croissance de 11 % de leur trafic, et 9 % pour les compagnies traditionnelles. EasyJet, première compagnie low-cost de Lyon-Saint-Exupéry avec 25 % de part de marché, annonce par ailleurs l’arrivée d’un huitième avion, générant 36 emplois additionnels.
Autre voyant au vert : le renforcement de la rentabilité des vols, avec une hausse de 43 % de passagers par avion et une diminution de 8 % des mouvements d’avions. « La croissance du trafic s’opère notamment grâce au renforcement du taux de remplissage, note le "pilote" des aéroports lyonnais. Un avion comptait 64 passagers en moyenne il y a dix ans contre une centaine aujourd’hui. »
Engagement environnemental
Des chiffres qui seraient de nature, selon Tanguy Bertolus, président du directoire, à démontrer l’engagement d’Aéroports de Lyon en faveur « du problème environnemental ». « Les émissions de gaz à effet de serre du transport aérien mondial sont de l’ordre de 2 à 3 % mais, avec notre croissance, nous devons prendre notre part et mener une politique performante pour limiter les impacts environnementaux », relève le dirigeant. À Lyon, les émissions de gaz à effet de serre sont passées de 5 619 tonnes équivalent CO2 en 2013 à 4 300 tonnes équivalent CO2 en 2018.
Des perspectives « gigantesques »
Coté perspectives de développement, le projet de création de nouvelles pistes n’est pas à l’ordre du jour. « Si l’on considère que Londres Gatwick, la toute dernière acquisition de Vinci Airports, accueille 45 millions de passagers avec une seule piste, notre potentiel est gigantesque », souligne Tanguy Bertolus. Quant à l’ouverture de ligne vers l’Asie ou l’Amérique du Nord, « le dossier est complexe puisqu’il faut obtenir des droits de trafic, lesquels se négocient entre États. L’ouverture d’une ligne long courrier engendre par ailleurs une prise de risque considérable pour la compagnie », souligne Cédric Fechter, qui entend « ne pas s’engager à la légère ».
Localement, et alors que s’est ouvert le 12 avril le débat public sur le nœud ferroviaire lyonnais, les autorités de l’aéroport estiment que l’infrastructure air/fer « unique en France » est « insuffisamment exploitée ». « Il conviendrait de mieux régler le trafic des trains sur les correspondances d’avion. Cela relève d’un travail de collaboration mais aussi d’une réflexion sur la vente des billets », analyse Tanguy Bertolus. Lequel continue cependant de miser sur le trafic routier pour alimenter l’aéroport, et déploie un investissement de 20 millions d’euros pour la construction d’un parking de 2 000 places en face du terminal T1.