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ATC-Tannery Chemicals peaufine ses ventes à l'export
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ATC-Tannery Chemicals peaufine ses ventes à l'export

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Spécialisée dans les produits chimiques à destination de l'industrie du cuir, la PME rhodanienne ATC-Tannery Chemicals – déjà distribuée dans 45 pays – cherche à se déployer sur de nouveaux marchés comme l’Allemagne et les États-Unis.

La PME ATC-Tannery Chemicals produit dans ses deux usines de Montanay (Rhône) et Trévoux (Ain) 15 000 tonnes de produits chimiques pour l'industrie du cuir par an — Photo : ATC-Tannery Chemicals

Voici une PME rhodanienne qui décidément prend la mappemonde pour son terrain de jeu. Spécialisée dans la fabrication de produits chimiques destinés à l’industrie du cuir, ATC-Tannery Chemicals est distribuée dans quelque… 45 pays. Où elle génère plus de 90 % de son chiffre d’affaires de 25 millions d’euros. Suffisant ? Visiblement pas. « L’international fait partie de l’ADN de l’entreprise », plaide Jean-Baptiste Gualino, qui préside avec son frère Pierre-Antoine aux destinées de cette discrète entité, longtemps pilotée par leur père Jean-Pierre1 jusqu'à atteindre 130 salariés aujourd'hui. Se déployer sur davantage de marchés constitue dès lors l’axe de développement principal de la PME. « Nous visons une soixantaine de pays et une croissance du chiffre d’affaires de 20 % d’ici à trois ans », confirme le dirigeant. Dans le viseur d’ATC : l’Angleterre, l’Allemagne, l’Australie, les États-Unis ou encore l’Afrique du Sud. Autant de nouveaux relais de croissance, espère-t-on à Montanay (aux portes de Lyon), berceau de l’entreprise.

Chine et Corée en tête

Un objectif tenable ? Pas si simple. « L’enjeu est en effet de trouver, localement, les bons distributeurs, motivés et solides financièrement », précise Jean-Baptiste Gualino. Un profil rare, admet-il. « Il y a toujours une part de chance. En Turquie, par exemple, nous avons mis des années avant de trouver ce genre d’oiseau rare. Nous nous sommes d’abord plantés et avons travaillé avec les mauvaises personnes, avant finalement de trouver des partenaires fiables. » ATC-Tannery Chemicals pourrait dans le même temps renforcer ses trois filiales internationales – créées dans les années 2000 – au Brésil, en Thaïlande et en Inde. « L’Asie, notamment, est une zone très active. La Chine et la Corée sont désormais nos deux premiers marchés », indique-t-il.

Le marché automobile dans le viseur

Pas question toutefois pour l’entreprise de diluer son image et de perdre son ancrage régional. Sa production (15 000 tonnes en 2017) sort toujours de ses deux sites de Montanay et de Trévoux, dans l’Ain. « C’est ce que recherchent nos clients. Ils veulent du "made in France", véritable gage de qualité à l’international. » Autre ligne de force : l’innovation, avec 4 % du CA de l’entreprise investis en R&D. De son laboratoire, où sept personnes travaillent à temps plein, est ainsi sorti récemment un produit dit de "rupture" qui réduit de 50 % la quantité de chrome utilisé dans le traitement des cuirs. « Nous en avons vendu plus de 200 tonnes en 2018, c’est très prometteur ». Enfin, ATC-Tannery Chemicals entend se renforcer sur un segment en très forte croissance : celui de l’automobile, qui concentre 25 % des cuirs traités dans le monde. « C’est un segment que nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer », appuie Jean-Baptiste Gualino. « Voilà pourquoi nous équipons actuellement nos laboratoires et nos lignes de production afin de répondre aux cahiers des charges très stricts du monde automobile ».

1 Les deux frères ont racheté ATC à leur père en 2012

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