La Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de l'Isère, à travers son président Jean Robin-Brosse, affiche de «profondes inquiétudes: beaucoup d'agriculteurs ont des revenus très faibles, la moitié du Smic ou moins, voire aucun revenu. En 2009, les revenus ont baissé de 20 à 30%. La question est de savoir comment transformer la colère des agriculteurs en revendications et propositions.» Parmi ces revendications, se trouve «le besoin de prix suffisants pour vivre au même niveau de vie que nos concitoyens, avec des outils de régulation politique». Les représentants des agriculteurs demandent aussi que les collectivités s'approvisionnent pour les repas collectifs en produits locaux et de saison, et pas seulement pour les productions bio. «Il est possible que 100% de la nourriture soit rhônalpine, ce qui permettrait une dynamique locale avec une meilleure rémunération.»
Espèce menacée
La FDSEA observe des distorsions de concurrence au niveau européen, et réclame donc une harmonisation dans l'Union. Elle dénonce également «les comportements abusifs, notamment de la grande distribution, au niveau des pratiques commerciales qui doivent être sanctionnés». Mais les agriculteurs admettent également qu'ils souffrent d'un déficit d'image et qu'ils doivent mieux communiquer pour défendre leurs produits, leurs savoir-faire et leur utilité (aménagement du territoire,etc.). Obtenir un statut d'agriculteur et d'exploitant professionnel pourrait aider à redéfinir la place et le rôle de ces professions pour notre pays. «Sinon, 2010, année de la biodiversité, risque de voir la disparition d'une espèce menacée: les agriculteurs.»
Les représentants syndicaux des agriculteurs isérois tirent la sonnette d'alarme: les exploitants ont du mal à vivre de leur métier.
