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Adèle H invente le Phoenix, piano acoustique nomade
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Adèle H invente le Phoenix, piano acoustique nomade

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Après sept ans de développement, Chakib Haboubi lance l’industrialisation de Phoenix, un piano à haute qualité acoustique transportable dans une valise avec une autonomie de 12 heures. Une technologie mise au point avec 67 ingénieurs, une quinzaine d’industriels et 132 concertistes.

— Photo : Audrey Henrion

Le créateur

Diplômé en lettres modernes, Chakib Haboubi a travaillé 10 ans comme vendeur de piano haut de gamme pour Yamaha. Pianiste mais également athlète de haut niveau, avec trois ultra trails (tour du Mont-Blanc) au compteur, l’homme se réveille un matin de décembre 2012 avec l’idée d'inventer un piano haut de gamme pouvant entrer dans une valise. En hommage au prénom de sa fille, il baptise sa société Adèle H, et nomme son futur piano Phoenix. Pour concevoir celui-ci, le Lyonnais démissionne et rejoint l’incubateur Créalys (ex Pulsalys) sur les bords de Saône. Il contracte un prêt à titre personnel de 20 000 euros et consacre 200 000 € à la R & D pour atteindre le premier seuil technologique. Après deux levées de fonds de 600 000 € puis 1,60 M€ en décembre dernier, il reste majoritaire avec 70 % du capital.

Le concept

Phoenix est un piano de 65 cm de long plié, 1,35 m déplié, 22 cm d’épaisseur pesant 26 kg et tenant dans une malle ou une valise Samsonite avec une batterie autorisant 12 heures d’autonomie. Le secret de ce piano nomade : des charnières permettent aux parties extérieures du piano de se juxtaposer à la partie centrale sans corrompre la qualité sonore. Au total 67 ingénieurs, 18 industriels français – dont Focal à Saint-Etienne, Cari Electronic à Valence, Tra-C Industrie aux Olmes (69) - ont conçu cet instrument pièce par pièce. L’essence de bois et le type de laque ont été choisis en fonction de leur aptitude à transporter le son, lequel a été amélioré par 132 concertistes. « Nous avons travaillé avec un ingénieur son, un acousticien et un technicien concert sur des notions telles que les projections sonores, le rapport psycho acoustique, le volume dynamique, la position de l’étouffoir, le bruit de fin de note ou encore la percussion de marteau », énumère le dirigeant qui cite le jazzman Jacky Terrasson ou le pianiste André Manoukian parmi les premiers fans de l’instrument.

Les perspectives

La production du piano va débuter au sein d’USIN Lyon Parilly, sur le site industriel de Bosch (Vénissieux). En 2020, 147 pianos, vendus en précommande seront assemblés par sept salariés sur place dans un atelier conçu avec un sol absorbeur d’ondes. Chaque piano sera posé sur un établi rotatif et passera de poste en poste de la partie mécanique à la partie électronique et jusqu’à la zone vitrée - ultra-silencieuse - pour permettre la scrutation du clavier note par note. Le Phoenix sera vendu environ 15 000 euros. D’ici 5 ans, le volume de production devrait atteindre 1 000 pièces par an, avec 31 salariés. Pour ce faire, le dirigeant d'Adèle H prévoit de louer une surface plus grande adossée aux 700 m² actuels, pour intégrer d’ici 18 mois toutes les étapes de fabrication et d’assemblage de l’objet.

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