Yann Vlym, président de Vlym: « Après le rachat de LPR, nous allons poursuivre notre développement dans l'Est»
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Yann Vlym dirigeant du groupe Vlym Yann Vlym, président de Vlym: « Après le rachat de LPR, nous allons poursuivre notre développement dans l'Est»

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Ayant plus que quadruplé de taille en 2018 suite au rachat de la PME lorraine Les Peintures Réunies, le groupe Vlym est devenu le leader sur le marché de la peinture dans le Grand Est. Un territoire sur lequel le dirigeant du groupe alsacien de 500 salariés, Yann Vlym, entend concentrer ses efforts.

— Photo : © Julie Giorgi

Comment s’est construit ce projet de reprise de la société Les Peintures Réunies ?

Yann Vlym : Ce projet était en gestation depuis 2016. Les deux entreprises Vlym et Les Peintures Réunies exercent les mêmes métiers, à savoir les travaux de peinture intérieure, de revêtement de sols, de peinture extérieure, de ravalement de façades et d’isolation extérieure. Vlym intervient dans le Haut-Rhin, dans le sud du Bas-Rhin et dans le territoire de Belfort. Les Peintures Réunies couvrent un territoire plus large avec 10 agences en Alsace, en Lorraine, à Lille, à Rouen et à Dijon. Les deux sociétés sont aussi très complémentaires au niveau de leurs clientèles et de leurs marchés : les chantiers de Vlym concernent pour les deux tiers les particuliers et copropriétés, le tiers restant se constituant d’industriels et de promoteurs immobiliers. Et Vlym réalise les deux tiers de son chiffre d’affaires sur le marché de la rénovation. Le ratio est inversé pour Les Peintures Réunies qui interviennent principalement dans le neuf. Les marchés publics pèsent 60 % de l’activité et l’entreprise n’est pas du tout présente auprès des particuliers et des copropriétés. Il y a trois ans, entre Vlym et Les Peintures Réunies, il n’était pas question de rachat. Nous voulions simplement trouver des synergies, notamment dans les achats et pour mutualiser certaines compétences. Mais au cours des deux années de discussion, la société Les Peintures Réunies a connu des difficultés liées à des mésententes actionnariales. Donc l’opération s’est finalement transformée en rachat.

Vlym est de beaucoup plus petite taille que Les Peintures Réunies. Comment ce rachat a-t-il été financé ?

Y.V. : Cette histoire, c’est effectivement un peu la grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf ! Avant le rachat, Vlym employait 160 salariés pour 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Désormais, le groupe compte plus de 500 salariés et pèse plus de 45 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’opération a été financée par des fonds propres et des emprunts bancaires. La trésorerie du groupe permettait une part d’autofinancement et les banques nous ont fait confiance. La société Les Peintures Réunies reste indépendante mais appartient désormais à la société holding du groupe Vlym, dont je détiens 100 % de l’actionnariat.

Les synergies entre les deux sociétés ont-elles été réalisées aujourd’hui ?

Y.V. : Nous avons pu réaliser des économies d’échelle sur les achats et nous avons rassemblé les services généraux et administratifs. Pour pallier les difficultés de recrutement, nous avons aussi créé la LPR Academy en 2018, en partenariat avec l’Afpa. C’est une formation qui permet à des personnes le souvent en reconversion, d’apprendre le métier de peintre. Après un mois en immersion sur des chantiers permettant au candidat de valider son projet, il suit une formation en alternance pendant neuf mois qui débouche sur un diplôme et une embauche au sein de notre groupe. Une première session démarrée en septembre 2018 à Metz nous a déjà permis de recruter une vingtaine de personnes. Une deuxième session a débuté en septembre 2019. Nous aurions voulu en ouvrir une également à Strasbourg, mais nous n’avons pas eu assez de candidats…

Les mutualisations et économies d’échelle ont-elles permis de gagner des parts de marché ?

Y.V. : Nous avons pu nous positionner de façon plus agressive sur nos prix de vente. Nous n’avons pas augmenté nos marges, de façon à ce que nos clients soient les bénéficiaires de « l’effet groupe ». En volume aujourd’hui, nous sommes le numéro 1 dans le Grand Est et, en France, nous serions le numéro 2.

Nourrissez-vous des ambitions nationales ?

Y.V. : Nous avons réussi à digérer le rachat grâce à la motivation et l’adhésion des collaborateurs. Nous sommes sur un élan plus que positif mais l’objectif n’est pas de conquérir le marché national. Nous allons poursuivre notre développement en Franche-Comté. Après l’ouverture fin 2018 d’une agence Les Peintures Réunies à Dijon pour les marchés publics, nous étudions l’implantation d’une seconde agence dédiée aux particuliers et copropriétés à Dijon ou Besançon. Mais ces projets restent dans une logique géographique. Nous ne voulons pas grandir à perte de vue au risque de mettre en péril la culture de l’entreprise.

Quels sont les projets du groupe en 2020 ?

Y.V. : Nous voulons développer nos sociétés de location d’échafaudages. Nous avons ouvert en juin dernier à Forbach, en Moselle, une société secondaire d’Echaf Service (basée à Bartenheim). À moyen terme, nous projetons d’ouvrir également à Strasbourg et Dijon.

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