VivaTech : pourquoi les start-up du Grand Est y étaient
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VivaTech : pourquoi les start-up du Grand Est y étaient

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Start-up, grands groupes, investisseurs et grand public ont déniché les innovations et les nouvelles technologies de demain lors de la troisième édition de VivaTech, fin mai, à Paris. Une délégation de start-up du Grand Est a fait le voyage.

— Photo : Lucie Dupin

Paris a déroulé le tapis rouge à l’innovation en organisant VivaTech, le salon des nouvelles technologies porté par les groupes Les Échos et Publicis. La troisième édition de ce salon (24-26 mai) a réuni 100 000 visiteurs, une fréquentation en hausse de 47 % sur un an. Quelque 1 800 start-up exposantes, invitées par de grands groupes ou des institutions, ont pu côtoyer 1 900 investisseurs.

Un air de Las Vegas flottait-il porte de Versailles ? C’est en tout cas ce que veut devenir VivaTech, le "CES européen", du nom du Consumer Electronics Show qui réunit chaque année au milieu du désert américain 170 000 visiteurs prêts à découvrir les innovations de demain.

Collaboration avec les grands groupes

Pour représenter le Grand Est à VivaTech, 17 entreprises ont fait le déplacement accompagnées par la Région et sept start-up ont été invitées par des grands groupes. Les jeunes pousses alsaciennes Visible Patient et Tok Tok Doc étaient ainsi hébergées sur le lab La Poste. Sanofi et France Biotech ont accueilli Axilium Robotics. Transchain a pu présenter ses solutions de blockchain sur le stand de l'éditeur de logiciels SAP. HapticMedia a, elle, été invitée par LVMH à prendre part à « sa ruche ».

Epopia a bénéficié d’un stand sur le lab TF1. Cette start-up strasbourgeoise (20 personnes ; CA 2017 : 700 000 €), créatrice d’histoires épistolaires dont l’enfant devient le héros, n’était d'ailleurs pas là par hasard. Au départ sélectionnée par la Région, la start-up s’est également vue invitée par TF1. « C’est un média que tout le monde connaît, cela apporte une caution et un cachet supplémentaires », souligne Mélanie Mangold, chargée de communication chez Epopia. D’autant plus que la start-up veut finaliser d’ici septembre une levée de fonds d’un million d'euros pour laquelle le groupe de télévision est pressenti pour être partenaire. Avec ce tour de table, Epopia cherche à renforcer sa présence sur les marchés francophones et à se lancer à l’international dans un second temps.

VivaTech de même envergure que le CES ?

VivaTech, qui se présente comme le "CES européen", est-il le lieu tout trouvé pour faire du business à l’échelle mondiale ? « Sur de précédents salons, nous avons pu gagner en notoriété et en retombées presse. L'objectif de notre présence à VivaTech était plutôt de prendre contact avec de futurs partenaires. Toute la communication devait être rédigée en anglais et nous avons rencontré différentes nationalités, notamment des investisseurs venus du Japon. Le salon grossit et prend de l’ampleur. La dimension internationale est attendue pour les années à venir », analyse Mélanie Mangold.

Un avis partagé par Jérémy Harroch, CEO de Quantmetry. La société basée à Paris est spécialisée dans l’analyse de données et l’intelligence artificielle, (80 personnes ; CA 2017 : 5,4 M€). Celle-ci travaille, entre autres, avec les hôpitaux de Strasbourg pour développer un manchon connecté destiné aux patientes opérées d’un cancer du sein. Présente au CES de Las Vegas, la start-up estime « y avoir gagné un niveau de notoriété énorme et des demandes de partenariats avec des instituts de sénologie internationaux ». A Viva Tech, Quantmetry a fait partie des start-up de la délégation Grand Est. Jérémy Harroch a pu y « rencontrer des acteurs privés comme Sanofi, Servier, Roche, et rassurer (ses) partenaires et investisseurs avec qui des discussions sont en cours ». Il espère également pouvoir consolider une équipe permanente de recherche à Strasbourg.

Pour autant, le jeune homme ne semble pas vraiment impressionné par la dimension internationale de l’événement. « Les grands groupes invitent certes des start-up originaires du monde entier et faire venir des speakers comme Mark Zuckerberg (fondateur de Facebook, N.D.L.R.) illustre bien un côté international. Pour autant, Viva Tech est plus petit que le CES et le public est pour une grande partie francophone ». Les organisateurs du salon estiment quant à eux que 125 nationalités étaient représentées à Viva Tech.

Un budget non négligeable pour la collectivité

Les nouveaux produits issus de start-up prometteuses, c’est ce que tente de promouvoir la Région Grand Est en accompagnant les entreprises sur ce type de salon. Avec la CCI Grand Est, la Région a déjà mené une expérience similaire en début d’année. 12 jeunes pousses régionales ont en effet participé au CES de Las Vegas en janvier.

Coût de l’opération pour la Région ? « 220 000 euros au total pour les stands et la négociation d’une quarantaine de pass d’accès destinés aux start-up non-exposantes et aux équipes innovation des incubateurs. Soit un budget qui représente un tiers de plus que la participation de la Région à la foire de Hanovre, "La Mecque de l’industrie" », précise Lilla Merabet, vice-présidente du Conseil régional en charge de l'Innovation et de la Recherche. Fin avril, elle avait fait le déplacement en Allemagne avec 12 PME innovantes de la région.

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