Une sphère en bois géante, clé du rebond économique du nord Alsace ?
# Collectivités territoriales

Une sphère en bois géante, clé du rebond économique du nord Alsace ?

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Personne ne misait au départ sur le projet de parc nature porté par la Communauté de communes de Wissembourg pour revitaliser l’ancienne base militaire aérienne de Drachenbronn. Il se concrétise pourtant et pourrait représenter le salut économique de ce territoire en quête d’un nouveau souffle.

La sphère sera réalisée par la société allemande inMotion Park, spécialiste des installations de loisirs naturelles.
Crédit : Pays de Wissembourg, OTE Ingénierie, Arc-Tech Architecture
— Photo : Pays de Wissembourg, OTE Ingénierie, Arc-Tech Architecture

Au pied du col du Pfaffenschlick, entre plaine et forêt, une ambiance un peu fantomatique règne autour de la base aérienne 901 de Drachenbronn, que l’Armée a décidé de fermer fin 2014. Seule une centaine de personnes demeure pour assurer l'entretien du radar de la base qui cessera définitivement toute activité en 2019. Les 650 emplois directs déjà supprimés pèsent lourdement sur la vie de la commune et la redynamisation de cette zone est une sacrée épine pour la Communauté de communes de Wissembourg, dans un contexte économique déjà tendu.

« Nous sommes sur un territoire économiquement en récession. Fermeture de l’usine Wimetal en 2007, licenciements chez Bürstner en 2014, pour ne citer que ces dossiers… On sait bien qu’on a peu de chance d’attirer de nouveaux grands industriels ici. Je suis convaincu que le salut de notre territoire est dans le tourisme », assure Serge Strappazon, président de la Communauté de communes de Wissembourg, qui défend bec et ongle un projet de parc nature visant à revitaliser l’ex-base 901. L’enjeu : attirer de nouveaux touristes sur ce secteur qui compte déjà de multiples points d’intérêt : ligne Maginot et son fort du Schoenenbourg, Caves du Cleebourg, réserve mondiale de biosphère avec de nombreux sentiers de randonnées... « Il nous fallait un marqueur fort, quelque chose qui n’existe pas ailleurs », souligne Serge Strappazon.

Un projet à 7 M€

Le choix de la collectivité se porte sur un parc d’aventure dont l’attraction principale sera une sphère ludique en bois de 40 mètres de diamètre placée au sommet du Pfaffenschlick, un dispositif pour le moment inédit en France. 40 stations animées se dévoileront le long du parcours permettant d’accéder au point culminant de cette tour, qui offrira une vue à 360° portant, par beau temps, jusqu’à Strasbourg. Une plateforme des cimes sera aussi réalisée. D’autres activités nature – dont les acteurs restent encore à être sélectionnés - pourraient venir se greffer le long du chemin de 2,8 km qui reliera le parking, sur le site de la base militaire, au sommet du col. Des navettes électriques étant à l’étude pour ceux qui ne pourront ou voudront pas marcher.

Ce projet chiffré à quelque 7 M€, qui devrait voir le jour au printemps 2019, est porté par l’Etat, les collectivités locales et deux investisseurs privés, qui injectent à eux deux 6 M€. Le premier est la société allemande inMotion Park, spécialiste des installations de loisirs naturelles, qui réalise actuellement une première sphère de ce type en Bavière près du lac de Steinberg. Le second est un Alsacien dont l’identité n’a pas encore été dévoilée. La Communauté de communes de Wissembourg assurera la viabilisation des terrains concernés : alimentation en eau, électricité, accès, parkings etc. L’accès au parc sera payant (9€ environ) et la sphère pourra accueillir jusqu’à 900 personnes. 250.000 visiteurs annuels sont attendus.

Les travaux pourraient débuter début 2018

Une grande partie de ce projet est déployée sur des terrains communaux, « de manière à ne pas dépendre des problématiques de cessions foncières de terrains de la Défense », explique Serge Strappazon. La cession du stade et de l’ancien chenil de la base à la Communauté de communes est, elle, déjà actée. L’enquête publique est terminée et la mise en compatibilité du Plan local d’urbanisme intercommunal doit être validé lors du conseil communautaire du 11 décembre prochain. « La signature du permis de construire devrait intervenir dans la foulée pour un lancement du chantier en début d’année prochaine. « On n’est plus dans le rêve ! » se félicite le président de la Communauté de communes.

Quant à la reconversion de la friche militaire proprement dite, qui concerne 16 hectares, elle se fera en deux temps. La première, en lien avec la création de la sphère, concernera l’aménagement d’un parking sur l’ancien stade. Un nouveau gestionnaire devra également être identifié concernant la piscine de la base qui sera transformée en centre nautique.

Création d’un village vacances

La deuxième phase concernera la transformation de la base, avec la création d’une offre hôtelière, bien-être voire commerciale et artisanale. Le site est classé Zones de restructurations de défense (ZRD), les entreprises implantées ou créées ici bénéficieront donc d’une exonération de cotisations patronales, d’assurances sociales et d’allocations familiales pendant cinq.

Aux 12 hectares de la base elle-même s’ajoute un quartier résidentiel qui pourrait être rénové pour accueillir des vacanciers. La Comcom imagine également un parc de mobile-homes à l’endroit de l’ancien chenil, en surplomb de la base. Cette deuxième phase est encore à développer avec des investisseurs privés. « Plusieurs contacts sont déjà avancés », assure Serge Strappazon. Elle reste également suspendue à la cession des terrains par l’Armée à la Communauté de communes.

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