Un mois vu par Fatima Riahi

Un mois vu par Fatima Riahi

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fondatrice des Jardins de la montagne verte Parcours 44 ans. Diplômée de l'Ecole nationale de la santé publique (Rennes et Strasbourg), DEA de sociologie à l'UdS. Elle a travaillé dans la formation professionnelle avant de fonder puis de diriger les Jardins de la montagne verte en 2001
— Photo : Le Journal des Entreprises

L'inéxorable montée du chômage. «À l'instar de tous les acteurs de l'économie sociale et solidaire, la montée du chômage m'interpelle. Je ne suis pas de nature pessimiste mais là, il faut être réaliste : la difficulté va être de plus en plus grande à accompagner les personnes qui ont eu des parcours de vie ou professionnels chaotiques. Ce n'est déjà pas simple quand la conjoncture est bonne... Et de l'autre côté, il y a l'espoir et les attentes de toutes ces personnes vis-à-vis de l'économie sociale et solidaire qui est une passerelle vers les entreprises. Cette situation impose aussi d'être vigilant quant au traitement des différents cas : il faut veiller à ne pas privilégier les salariés qui viennent juste de perdre leur emploi au détriment des chômeurs de longue durée qui sont, il est vrai, plus difficilement mobilisables. L'accompagnement ne doit pas être à deux vitesses.»




La perte du Triple A. «Nous y voilà ! La note de la France a été dégradée. À l'échelle des individus, il n'y a pas d'impact direct. Mais ce que je crains, c'est qu'au quotidien, le fonctionnement des institutions, des collectivités et même des entreprises soit progressivement pénalisé, que la crispation soit encore plus forte qu'elle n'a été jusqu'à présent. Je me demande également à quel point cette dégradation aura des conséquences sur les budgets publics dont nous, secteur associatif, dépendons. Cette situation soulève beaucoup d'interrogations chez moi».

Le naufrage du Costa Concordia. «Il est phénoménal de voir que l'on est capables de construire des villes flottantes, à la pointe de la technologie et de les confier... à des gens lâches, a priori incapables d'assumer leurs responsabilités. Quitter le bateau, abandonner des gens en danger de mort comme cela a, semble-t-il, été le cas, pose la question de l'éthique et de la déontologie. Voilà qui doit, à l'avenir, pousser à la réflexion sur ce que doivent être les qualités et la morale des futurs commandants de bord. Reste que ce type de comportement, au même titre que ce type de naufrage, est l'exception. Heureusement».