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Tronox investit dans le recyclage des effluents acides
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Tronox investit dans le recyclage des effluents acides

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Le site français du groupe américain Tronox basé à Thann qui fabrique du dioxyde de titane, a investi cinq millions d’euros dans une unité de recyclage des effluents d’acides sulfuriques issus de la production. Une stratégie visant à anticiper la raréfaction du soufre.

Le groupe américain Tronox compte un site à Thann dans le Haut-Rhin — Photo : Adrien Becker

Depuis le 18 mars, la nouvelle installation de l’entreprise Tronox, permettant de purifier et de réintroduire les effluents d’acides sulfuriques dans l’unité de production est opérationnelle et fonctionne en continu. "Nous avons déjà atteint la performance attendue", se félicite Emmanuel Sibileau, le directeur du site français basé à Thann (Haut-Rhin) du groupe américain de chimie, Tronox. L’usine alsacienne (240 salariés ; 120 millions de CA) a travaillé sur le projet pendant deux ans pour adapter la technologie à son process industriel. Tronox fabrique du dioxyde de titane, un pigment blanc utilisé dans de nombreuses industries pour opacifier les plastiques, papiers, peintures… La molécule de titane est extraite à partir d’un procédé au sulfate. "Nous achetons du soufre pour notre production, qui génère des effluents acides", explique le directeur du site. Grâce à la nouvelle unité de recyclage, Tronox va réduire de 10 % sa consommation de soufre utilisé dans son processus de production. Une avancée d’un point de vue environnemental fondée sur l’économie circulaire, mais aussi financier.

Un retour sur investissement rapide

L’investissement dans cette technologie innovante s’élève à cinq millions d’euros. L’Ademe y a contribué en versant une aide de 500 000 euros. Selon le directeur, le retour sur investissement du projet est seulement de "quelques années". "Issu principalement du raffinage de pétrole, le soufre est une matière première qui se raréfie. Son prix a tendance à augmenter. Ainsi, avec notre unité de recyclage, nous sommes dans l’anticipation", affirme-t-il. Avec la pandémie de Covid-19, les tensions sur le marché du soufre se sont encore accrues. Selon les périodes, les prix ont pu grimper de 10 à 30 %. C’est pourquoi la technologie développée par les équipes de Thann intéresse grandement les autres usines du groupe Tronox (7 000 salariés dans le monde). Ce procédé consistant à séparer les flux et à les purifier, pourrait être utilisé pour d’autres types d’acides. "Sur les cinq prochaines années, nous avons identifié d’autres applications sur différents effluents", annonce Emmanuel Sibileau. Le site alsacien prévoit également d’utiliser d’autres technologies pour réduire sa consommation de soufre, comme de récupérer cette matière première dans les coproduits (déchets issus de la production).

Diversifier les débouchés

L’usine exporte la majorité de sa production, surtout en Chine, en Europe et aux États-Unis. Le dioxyde de titane, par son action catalytique sert aussi à traiter les oxydes d’azote générés par les installations de combustion (centrales à charbon, centrales thermiques…). Anticipant la disparition des centrales thermiques, le site de Thann développe de nouvelles applications pour l’utilisation du dioxyde de titane comme la fabrication de panneaux photovoltaïques et le stockage d’énergie pour l’électrification des véhicules.

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