Les créateurs
Timothée Brugière, physicien, s’est intéressé à la blockchain dans le cadre de ses travaux de recherche au sein du CNRS. Il y a deux ans, celui-ci s’est rapproché de Pierre Banzet et Robin Turon-Lagot, pour se lancer dans un projet visant à créer une nouvelle technologie de blockchain publique BtoB. La société Transchain a vu le jour en janvier 2018 et est depuis incubée au Semia, à Strasbourg. Elle emploie aujourd’hui 11 personnes.
Le concept
La blockchain, c’est une chaîne digitale, constituée de nœuds matérialisés par des ordinateurs, permettant d’échanger des données de manière sécurisée et de certifier toute transmission d’informations. « La donnée n’appartient à personne. Chaque nœud valide une information et on ne peut ni les effacer ni les modifier », précise Timothée Brugière, responsable R&D et développement de Transchain.
Transchain a réalisé sa propre implémentation de blockchain, afin de démocratiser l’usage de cette technologie et la mettre au service des entreprises pour garantir une traçabilité et une transparence maximale dans leurs échanges de données, sans usage de crypto-monnaies, « trop spéculatives pour un usage BtoB », estime Timothée Brugière. Dans le secteur logistique, elle permettrait, par exemple, de savoir qui détient la marchandise à l’instant T et, pour les utilisateurs finaux, d’avoir des informations précises sur la provenance de leurs produits. Transchain travaille avec des cabinets de conseil pour identifier les problématiques de chaque secteur d’activité.
L'entreprise a innové à plus d'un titre, pour rendre sa technologie moins énergivore que les blockchains existantes, mais aussi garantir une plus grande rapidité dans les échanges d’informations, ou encore faciliter l’accès avec un compte, non plus attaché à une personne mais à une entreprise, lui permettant plusieurs droits d’accès à la chaîne. Enfin, sa technologie s’interface avec tous les logiciels existants.
Les perspectives
La commercialisation a démarré en mars. Le modèle économique repose sur l’achat à l’unité de transactions visant à certifier les informations. « On tient à la confidentialité des utilisateurs finaux. On vise donc les éditeurs de logiciels par exemple, qui pourraient acheter un paquet de transactions pour les redistribuer ensuite à leurs clients, mais aussi les cabinets de conseil et les grands comptes », indique Timothée Brugière. La start-up cible dans un premier temps le marché de la logistique, mais avec des débouchés à plus long terme dans des secteurs variés, tels que le pharmaceutique, l’automobile ou encore les assurances.
« Nous visons d’abord le marché européen », indique-t-il. Mais l’objectif est international. Transchain a déjà posé quelques jalons aux USA, lors de sa participation, début 2019, au CES de Las Vegas. L’entreprise vise l’équilibre pour 2020 avec un chiffre d’affaires de 1 M€ et 25 salariés.