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À Strasbourg, SpacePharma met la recherche biomédicale sur orbite
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À Strasbourg, SpacePharma met la recherche biomédicale sur orbite

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La société helvético-israélienne SpacePharma vient d’inaugurer les locaux de sa filiale européenne, basée au sein de l’International Space University de Strasbourg-Illkirch.

Les essais de validation des mini-laboratoires de SpacePharma seront réalisés à Strasbourg — Photo : SpacePharma

L’apesanteur est en passe de révolutionner la biochimie. À Strasbourg, SpacePharma, concepteur de mini-laboratoires contrôlés à distance, est bien décidé à prendre part à ce grand chamboulement. La société créée en 2012 en Israël et en Suisse et présente aux États-Unis depuis 2016, a en effet choisi la capitale alsacienne comme tête de pont de ses activités dans l’Union européenne.

Démocratiser la recherche en apesanteur

La société a déjà effectué 8 missions spatiales, dont 6 à destination de la station spatiale internationale. Une neuvième est en cours de préparation. Les laboratoires qu’elle conçoit ont la taille d’une boîte à chaussure et ne pèsent pas plus de 4 kg. Concentrés de technologie, ils permettent de réaliser des expériences biochimiques en apesanteur, préludes à des innovations de rupture dans la production de médicaments, la médecine régénérative ou encore la cosmétique. Dans l’espace en effet, la chimie des éléments n’est pas soumise aux mêmes conditions que sur terre. Les protéines se cristallisent en 3 dimensions, les cellules se renouvellent plus vite, ce qui permet à SpacePharma de réaliser des essais précliniques beaucoup plus rapides ou encore de proposer des constructions moléculaires inédites. Avec une spécificité supplémentaire, celle de ne pas dépendre de l’intervention d’astronautes, puisque les laboratoires sont entièrement pilotés depuis la terre – une façon pour l’entreprise de démocratiser la recherche en micro-gravité.

Strasbourg a été choisi pour sa proximité avec le pôle pharmaceutique de Bâle et le rayonnement de sa propre université, forte de 4 prix Nobel dans le domaine de la chimie. SpacePharma a par ailleurs bénéficié de l’accompagnement de l’Eurométropole de Strasbourg et du pôle Biovalley. L’implantation alsacienne concentre désormais les opérations de validation des essais nécessaires au lancement des missions à destination de clients européens des biotechs et de la medtech. Une dizaine d’emplois hautement qualifiés devraient y être créés au cours des 3 prochaines années. Plusieurs projets sont d’ores et déjà en discussion, dont une mission liée à la recherche contre le cancer, en coopération avec le professeur Eric Olmas, de l’université Nancy Lorraine. SpacePharma compte également installer un bureau sur le site de Sophia Antipolis, dédié aux projets dans le domaine de médecine régénérative.

Une mini-usine spatiale fin 2024

Prochaine étape : développer une mini-usine spatiale pour la production de molécules à très haute valeur ajoutée. SpacePharma a déjà réservé 100 kg sur le premier vol de la future navette européenne Space Raider, prévu fin 2024. Quatre modules de production de 25 kg chacun seront mis en orbite, avant de revenir sur terre deux mois plus tard. À terme, la start-up souhaite disposer de sa propre mini-station, pour ne plus dépendre de la station spatiale internationale, dont l’exploitation s’arrêtera en 2030.

Strasbourg # Spatial # Recherche et développement # Innovation # Implantation # International # Ressources humaines